Divertissement

Pourquoi regarder Novembre, un film étouffant sur l’enquête sur les attentats du 13-Novembre ?

Plutôt que de s’attaquer de front aux attentats de 2015, Novembre (diffusé ce dimanche 3 novembre 2024 à 21h10 sur France 2) revient sur le travail titanesque des forces de l’ordre. Un film réussi autour de l’urgence de cette enquête inédite.

Comment filmer l’infilmable ? En ne le montrant pas directement, peut-être. Quand Cédric Jimenez (BAC Nord) s’est retrouvé en possession d’un scénario autour des attentats de 2015 à Paris et dans sa banlieue, il a émis des réserves tout à fait justifiées. Sa lecture l’a fait changer d’avis. Car l’intelligence du scénario est justement de ne pas raconter l’enfer de ces attentats, et de se concentrer sur les cinq jours qui ont suivi. Autrement dit, l’enquête sans précédent menée par la sous-direction antiterroriste (Sdat) pour retrouver les terroristes.

Le parti pris approprié du réalisateur Cédric Jimenez sur Novembre

Dans la nuit du 13 au 14 novembre, Fred, le commissaire, annonce le problème : « Ils ont un peu plus de trois heures d’avance sur nous ». Tout le travail du Sdat consiste donc à rattraper ce retard. Une course contre la montre suffocante et époustouflante commence. En se concentrant sur ces services très secrets, le long-métrage choisit judicieusement de raconter comment la coordination nationale de tous les services publics, notamment « tous les flics de France »a empêché la société de sombrer dans le chaos. Parce que les détails de l’enquête n’ont logiquement jamais été dévoilés, le scénariste et cinéaste de BAC Nord (2019) ont dû prendre des libertés. Ce qui ne l’empêche pas de reproduire une chasse à l’homme minutieuse avec la dignité qu’exige le sujet. La mise en scène dynamique et maîtrisée (les scènes tournantes ou l’incroyable assaut final) fait Novembrediffusé ce dimanche 3 novembre 2024 à 21h10 sur France 2, un film terriblement efficace. Mais jamais sensationnaliste.

Jean Dujardin, Anaïs Demoustier, Sandrine Kiberlain, Lyna Khoudri… : un casting à l’unisson

Les principaux terroristes à l’origine des attentats ne sont visibles que grâce aux images de vidéosurveillance. Les victimes ne sont montrées qu’avec pudeur, lors d’une scène à l’hôpital. Les policiers du Sdat, seuls personnages du film avec le témoin capital (interprété par Lyna Khoudri), n’existent que grâce à l’enquête. Ils ne dorment (presque) pas. Ils ne voient pas leur famille. La fatigue accumulée et l’urgence de la situation conduisent parfois à la précipitation et aux erreurs. Même si Jean Dujardin – solide commissaire – et Anaïs Demoustier – capitaine obstinée – dirigent ce film choral (Sandrine Kiberlain, Jérémie Renier, Sami Outalbali, Cédric Kahn, Raphaël Quenard…), la distribution, aussi brillante soit-elle, travaille au service de film sans que personne ne tire la couverture sur vous. Malgré les fausses pistes, les protagonistes parviennent à se sortir ensemble de cette situation. « tempête inimaginable ». Une lueur d’humanité, après 1h47 étouffante.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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