Bruxelles pourrait se retrouver dans « une impasse »
L’Europe ne « tiendra pas son pari » selon la Cour des comptes européenne. Dans un rapport publié cette semaine, elle explique que mettre fin aux moteurs thermiques en 2035 n’est pas un objectif tenable. Pour rappel, l’UE souhaite mettre fin aux voitures à essence d’ici 10 ans pour atteindre « zéro émission nette » en 2050.
Dans son rapport, la Cour des comptes reconnaît volontiers la nécessité écologique d’un tel changement. La fin des émissions de nos voitures est un » Élément essentiel « dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Elle assure également que les voitures électriques à batterie constituent la solution la plus adaptée à un tel problème. Mais selon ce rapport, le changement se fera « difficile à négocier » pour Bruxelles qui pourrait se retrouver dans » impasse « .
Un projet loin de faire l’unanimité
Ces derniers mois, de nombreux constructeurs ont émis des doutes sur la capacité de l’industrie automobile à se transformer ainsi en moins de 15 ans. La question est particulièrement sur toutes les lèvres en Allemagne. Le pays, qui abrite les plus grands constructeurs du continent, n’est pas en avance dans l’électrification de son parc automobile.
Plusieurs marques, comme Porsche, ont longtemps préféré investir dans les carburants de synthèse. Aujourd’hui, ils ne veulent pas gâcher ces années et ces milliards d’euros investis. Ils ralentissent alors au maximum l’adoption de l’électrique à grande échelle, et ne veulent surtout pas mettre un terme aux motorisations thermiques.
Car si sous cette appellation on ne trouve aujourd’hui que des voitures essence (ou diesel), d’ici quelques années d’autres carburants pourraient arriver dans nos voitures. Les constructeurs allemands, Porsche en tête, espèrent en tout cas que ce changement interviendra le plus rapidement possible.
Un risque de dépendance ?
Dans son rapport, la Cour des comptes revient également sur dépendances possibles d’Europe en cas d’électrification de sa flotte de véhicules. En effet, 10 % de la capacité de production mondiale est aujourd’hui située en Europe, contre 76 % pour la Chine.
Outre la production, très développée en Asie du Sud-Est, la Cour des comptes soulève la question des matières premières. Les batteries à semi-conducteurs sont aujourd’hui constituées de lithium et d’autres métaux rares.
Ces derniers sont présents en grande quantité en Chine ou en Afrique, notamment en République démocratique du Congo avec des mines de Cobalt aux conditions d’exploitation plus que discutables. Mais l’Europe, quant à elle, ne dispose pas de grands bassins miniers pour ces métaux. Même si les estimations montrent que le sol européen est riche en métaux, notamment en lithium, les projets d’extraction n’existent aujourd’hui que sur le papier.
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