au cœur du conflit social, l’épineuse question du mode de calcul des congés payés
C’est l’un des principaux points de friction du conflit social qui oppose les salariés en grève d’EDF PEI à Pointe Jarry à leur direction, depuis le 15 septembre : le mode de calcul des congés payés. Le sujet avait pourtant été évoqué lors du précédent conflit, et évoqué dans le protocole d’accord signé en février 2023.
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Le dialogue social est rompu, après la fin des négociations il y a dix jours, entre d’une part les salariés en grève de la centrale thermique EDF PEI et d’autre part la direction de l’établissement.
Après la coupure d’électricité généralisée qui a touché toute la Guadeloupe, le conflit social vient de prendre une tournure d’une ampleur inédite.
L’impasse a gagné du terrain juridique. D’abord, lorsqu’EDF, via sa filiale de production insulaire EDF PEI, a annoncé avoir porté plainte contre « mettre en danger la vie d’autrui » puis, plus récemment, mardi 29 octobre, lorsque la même EDF PEI a convoqué la Confédération générale du travail de Guadeloupe (CGTG) ainsi que trois salariés de la centrale thermique de Pointe Jarry à Baie-Mahault. Cette procédure a pour but d’interdire l’accès à la salle de contrôle, aux personnes désignées, et d’empêcher toute obstruction ultérieure, sous peine d’amende.
Dans un communiqué intitulé « En l’absence de négociations : des missions »la Fédération de l’Energie – CGTG fustigée « un déclin des grèves actuelles des employeurs récalcitrants à la négociation, y compris dans le cadre de la facilitation ou de la médiation ».
Pourtant, lundi 21 octobre, l’affaire semblait réglée : les deux parties étaient sur le point de ratifier un protocole d’accord pour mettre fin au conflit, après avoir ensemble accompli des avancées significatives sur la plupart des revendications des salariés. grévistes.
Mais voilà seulement, des désaccords persistent sur la question du mode de calcul des congés payés, point déjà présent lors du dernier conflit, dans l’article 13 du protocole du 17 février 2023.
Selon la FE-CGTG, chaque agent d’EDF PEI perdrait environ six jours de congés payés par an, selon le mode de calcul en vigueur dans l’entreprise.
Dans un communiqué du 21 octobre, la direction d’EDF PEI affirmait que « le décompte des congés en heures mis en œuvre dans l’entreprise comme dans l’ensemble du groupe EDF est parfaitement légal. (…) Ce mode de comptabilisation forme – avec les autres règles relatives aux congés payés en vigueur dans l’entreprise – un ensemble indissociable généralement plus favorable. que les règles du Code du Travail ». Une affirmation que la FE-CGTG dément fermement :
Concernant la gestion des congés payés, la FE-CGTG observe qu’EDF PEI ne démontre pas que le calcul des congés payés en heures, tel qu’il fonctionne, soit plus favorable que les dispositions du Code du travail.
La Fédération de l’Energie – CGTG, dans un communiqué, 24 octobre 2024
« Selon l’arrêt de la cour d’appel de Rennes (…), il s’agit de l’octroi de deux jours ouvrables supplémentaires (27), du report des droits sur l’exercice suivant et du fractionnement des jours de congé à la convenance. du salarié qui forme avec le mode de comptabilisation en heures, un tout indissociable, plus avantageux que les dispositions du Code du travail. »
« Le salarié à temps plein ou à temps partiel, ayant travaillé pour le même employeur pendant une durée équivalente à au minimum un mois de travail effectif, a droit à un congé de deux jours et demi ouvrables par mois travail, ou 30 jours ouvrables (cinq semaines) pour une année complète de travail » détaille le site officiel de l’administration française.
Toutefois, l’employeur peut également calculer les jours chômés en jours ouvrables, c’est-à-dire les jours d’ouverture de l’entreprise. Ce mode de calcul doit garantir aux salariés des droits aux congés au moins égaux à ceux calculés en jours ouvrés.
En tout état de cause, la direction d’EDF PEI ne semble pas disposée à « modifier ce dispositif pour une centaine de salariés du groupe en Guadeloupe ». Près du tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre, mardi 29 octobre, les salariés en grève ont assuré, « Ils n’abandonneront pas. ».
(Ré)écoutez Nathanaël Vérin, délégué syndical FE-CGTG à la centrale thermique EDF PEI de Pointe Jarry. Il répond aux questions de Jean-Marie Mavounzy, le 29 octobre 2024 :
Nathanaël Vérin, délégué syndical FE-CGTG à la centrale thermique EDF PEI – 29 octobre 2024
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