Robert Kotick est de retour dans le jeu vidéo… chez Microsoft
Le 31 décembre 2023, Robert Kotick quitte la direction d’Activision Blizzard après trente ans à la tête de l’entreprise. Il parvient à redresser une entreprise déficitaire et à racheter de nombreux studios pour devenir l’un des géants de l’industrie du jeu vidéo. Mais son appétit ne s’est pas arrêté là et il vise désormais plus haut. Bien plus haut.
Kotick est loin de faire l’unanimité auprès des joueurs et des salariés, notamment en raison de certaines décisions et de sa façon de traiter ceux qui se mettent en travers de son chemin. En 1990, il rachète Activision au bord de la faillite. Dans les années qui suivent, il rachète plusieurs studios de jeux vidéo et développe l’entreprise.
L’une de ses plus grandes réussites fut la fusion avec la division jeux de Vivendi, alors composée de Blizzard et Sierra. Activision Blizzard est née en juillet 2008 et va devenir l’une des plus grandes sociétés de jeux vidéo au monde. Kotick terminera sa carrière en apothéose avec le rachat par Microsoft.
Avec une fortune estimée à 600 millions de dollars, le bon vieux Bobby s’ennuie un peu et cherche à s’occuper. Après une intervention remarquée dans un potentiel rachat de Tik Tok aux Etats-Unis, le Wall Street Journal pense savoir quelle est la prochaine cible de monsieur serpent : Microsoft.
Avec une capitalisation boursière dépassant les 3 000 milliards de dollars, Kotick sait très bien qu’il ne pourra pas prendre d’assaut la forteresse en claquant des doigts. En revanche, elle peut faire parler le pouvoir de l’argent.
Selon un document de la SEC, le gendarme des marchés financiers américains, Kotick serait sur le point de mettre la main sur 700 000 actions du géant de Redmond, pour une somme estimée à près de 300 millions de dollars, soit moins de la moitié de sa fortune. .
Cela le placerait automatiquement à la deuxième place parmi les individus ayant le plus d’actions derrière Satya Nadella et ses 801 331 actions (mars 2024). Il aurait en effet été mal vu de supplanter l’actuel PDG. Il dépasserait en revanche Bradford L. Smith (570 826 actions), président et vice-président de l’entreprise, et Kathleen Hogan (159 764 actions), vice-présidente exécutive et directrice des ressources humaines de Microsoft.
Après le départ de Kotick, de nombreux joueurs et salariés ont crié victoire. On sait notamment qu’il est responsable, au moins en partie, des mauvaises décisions prises pour Overwatch 2, qui ont sérieusement entaché la réputation de la licence Blizzard Entertainment.
Que fera Kotick avec une telle influence sur Microsoft ? Sa présence au conseil d’administration ne fait plus de doute. Il compte probablement étendre progressivement son influence au sein de Microsoft et s’orienter vers ce qu’il connaît le mieux : la division Gaming actuellement dirigée par Phil Spencer.
Entre Bobby et Philou, nul doute que la guerre est déclarée et qu’elle sera remplie de coups bas.