Donald Trump une nouvelle fois prêt à tout pour contester le résultat de l’élection présidentielle de 2024 en cas de défaite
Tout commencera le 5 novembre. Jamais les suites d’une élection présidentielle aux Etats-Unis n’auront suscité autant d’inquiétude d’avance. Si l’issue de la course entre Kamala Harris et Donald Trump reste incertaine, une prédiction fait l’unanimité. En cas de défaite, le camp de l’ancien président a préparé une opération inédite pour contester les résultats. On sait à quoi s’attendre : annonce précipitée et infondée de la victoire du républicain, possibles blocages locaux de ses partisans lors de la certification des résultats, guérilla judiciaire sur de multiples fronts, voire violences provoquées par des groupes ou des individus isolés. Le cauchemar ne serait pas un grand « 6 janvier » centralisé comme l’assaut du Capitole en 2021, mais une multiplication de petits « 6 janvier ».
Une différence existe par rapport à ce sombre précédent. L’arrestation de près de 1 300 personnes pour cet assaut et les peines de prison parfois lourdes prononcées contre des milices armées, comme les Oath Keepers ou les Proud Boys, ont un certain effet dissuasif. De plus, les autorités fédérales et locales sont prêtes cette fois-ci. Ces scénarios catastrophes ont donné lieu à des mesures de sécurité exceptionnelles pour protéger les commissions électorales locales. Les rues seront fermées, les patrouilles de police renforcées. Par endroits, comme dans le comté de Maricopa (Arizona), des tireurs embusqués surveilleront le toit du bâtiment le 5 novembre. Les volontaires chargés du comptage disposent également de procédures d’alerte par SMS ou talkies-walkies en cas de perturbations.
Cependant, le processus de comptage reste fragile, d’autant que les règles ne sont pas unifiées entre les Etats. Trois chercheurs du groupe de réflexion Brookings Institution, Norman Eisen, Samara Angel et Clare Boone, ont identifié cinquante comtés sensibles dans les sept États pivots. Selon eux, onze sont considérés comme particulièrement explosifs, en Arizona, en Géorgie, au Nevada et en Pennsylvanie. Les premiers incidents ont déjà commencé. Le lundi 28 octobre, deux urnes collectant les votes anticipés par correspondance ont été incendiées à Portland, dans l’Oregon, et à Vancouver, dans l’État de Washington.
Soupçon
Un constat s’impose : un cancer ronge la démocratie américaine, celui de la suspicion. Il se développe de la scène au micro, du podcast au site, de la réunion au réseau social. Outre les ingérences extérieures, comme les opérations de désinformation russes, elle bénéficie depuis quatre ans d’un promoteur infatigable : Donald Trump.
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