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Emmanuel Macron au Maroc : le programme d’une visite d’Etat pour marquer la réconciliation entre les deux pays

Invité par le roi Mohammed VI, Emmanuel Macron effectue une visite d’État au Maroc du 28 au 30 octobre.
L’objectif : montrer que les deux pays sont alliés, malgré les différentes crises diplomatiques de ces dernières années.
Les discussions devraient se concentrer sur l’immigration et le Sahara occidental.

Il s’agit de la première visite d’État d’un président français au Maroc depuis 2013. Emmanuel Macron s’envole pour Rabat ce lundi 28 octobre. Il y restera trois jours. L’objectif : relancer la relation entre les deux pays (nouvelle fenêtre)après trois années de crise aiguë. Pour marquer cette occasion importante, le président et son épouse, Brigitte Macron, seront accompagnés d’une imposante délégation, dont font partie les ministres de l’Intérieur Bruno Retailleau et les ministres des Armées Sébastien Lecornu.

Cette visite, qui fait suite à une invitation lancée fin septembre (nouvelle fenêtre) par le Roi du Maroc, Mohammed VI, « reflète la profondeur des relations bilatérales, fondées sur un partenariat profond et solide » avec un « volonté commune » de « renforcer les liens multidimensionnels unissant les deux pays »a indiqué le cabinet royal dans un communiqué. La relation franco-marocaine doit entrer dans une nouvelle phase, sans querelles ni invectives, « pour les 30 prochaines années »de son côté, a félicité l’Élysée.

Un discours devant le Parlement marocain

Mohammed VI accueillera en personne son invité à l’aéroport au son de 21 coups de canon. Les deux chefs d’Etat rejoindront ensuite le Palais Royal pour un face-à-face suivi de la signature d’accords sur l’énergie, l’eau, l’éducation ou encore la sécurité intérieure.

Mardi, le roi organisera un dîner d’État en l’honneur du président et de son épouse. Le même jour, Emmanuel Macron prononcera un discours devant le Parlement et assistera aux signatures de contrats lors d’un forum entrepreneurial. La France est le premier investisseur étranger au Maroc avec près de 1 000 entreprises, dont la quasi-totalité du CAC 40. Selon des sources concordantes à l’AFP, Airbus Helicopters pourrait ainsi vendre ponctuellement 12 à 18 Caracal aux forces armées marocaines. de cette visite.

L’immigration, un sujet explosif ces dernières années

Plusieurs sujets clés devraient être abordés entre les deux dirigeants, à commencer par la politique d’immigration (nouvelle fenêtre). Bruno Retailleau souhaite notamment conditionner la politique des visas à la délivrance des laissez-passer consulaires, documents indispensables pour renvoyer les étrangers dans leur pays d’origine. Début octobre, il citait l’exemple du Maroc : en 2023, 238 000 visas ont été accordés à des ressortissants marocains pour seulement 1 680 retours forcés sur leur sol.

« Si vous ne nous délivrez pas davantage de laissez-passer consulaires pour expulser vos ressortissants délinquants, de notre côté, nous délivrerons moins de visas à tous vos ressortissants »a alors lancé le ministre de l’Intérieur. La même stratégie a été utilisée en 2021 par son prédécesseur, Gérald Darmanin, avant de faire marche arrière en raison de la crise diplomatique qu’avait provoquée cette mesure.

Le Sahara occidental relève de la « souveraineté marocaine »

Ces derniers mois, les tensions se sont concentrées autour de la question du Sahara occidental. Cette ancienne colonie espagnole, considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU, oppose depuis un demi-siècle le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.

Après que les États-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur ce territoire, Rabat a accru la pression sur la France pour qu’elle fasse de même. Le 30 juillet, Emmanuel Macron a fini par considérer que l’avenir du Sahara occidental était « dans le cadre de la souveraineté marocaine »ouvrant la voie à un réchauffement des relations avec Rabat et par conséquent à une nouvelle crise avec Alger.

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Emmanuel Macron s’est déjà rendu à deux reprises au Maroc. Il y a effectué une visite de travail en 2017, avant d’y revenir en 2018 pour inaugurer, avec le roi, la ligne de train à grande vitesse Tanger-Casablanca.


Zoé SAMIN

Cammile Bussière

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