Santé

le médicament anti-obésité fait déjà l’objet d’un trafic sur Leboncoin et TikTok

Voir mon actualité

« Quelqu’un veut-il sérieusement vendre des boîtes de Wegovy ? », « Même si je ne suis pas obèse, est-ce que je peux l’avoir ? », « Sans ordonnance ? »

Sur le réseau social TikTok, les internautes expriment leur désir de se procurer le médicament anti-obésité Wegovy, en vente depuis le 8 octobre 2024 en France. Et s’ils cherchent à le mettre en ligne, il y a une raison : souvent, ils n’ont pas le droit.

Comme pour l’Ozempic, contre lequel l’ANSM avait mis en garde l’année dernière, « certains y voient un médicament magique », un moyen de perdre du poids sans avoir à changer ses habitudes, souligne, par exemple. actu.frYorick Berger, porte-parole de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Et ce, « tout le monde en rêve ».

« Pas besoin d’ordonnance »

Fausses ordonnances, importations de l’étranger ou même commandes passées en ligne« ces gens pressés d’obtenir le médicament Wegovy » envisagent toutes sortes de stratagèmes, assure Yorick Berger, qui évoque « l’expérience des abus passés » à propos d’Ozempic. D’autant qu’il reste « difficile d’obtenir rapidement un rendez-vous avec un endocrinologue », poursuit-il.

Les revendeurs sont en revanche particulièrement accessibles, notamment sur les réseaux sociaux. Sur TikTok, sous la plupart des vidéos mentionnant le produit, les commentaires similaires abondent : « Envoyez-nous un message si vous êtes toujours intéressé, nous avons Wegovy en stock » ou « Commandez ici, c’est abordable et disponible dès maintenant ».

Vidéos : actuellement sur Actu

Certains comptes renvoient vers leur site internet, d’autres invitent ceux qui les contactent à commander par message. Et, aucun ne demande une prescription médicale.

Des sites Internet proposent illégalement la revente de médicaments. (©Capture d’écran d’un site de revente)

Pas besoin (d’ordonnance, NDLR) car la plupart de nos clients commandent sans ordonnance.

Un compte revendeur, sur TikTok

« Pas besoin d’ordonnance, sauf si vous souhaitez un remboursement partiel (du médicament dont) nous en ferons la demande », promet un autre.

Ils proposent des grilles de prix précises, allant parfois jusqu’à 280 euros « en vente » la boîte d’une injection Wegovy. Souvent, le prix dépend de la quantité de produit demandée : 0,25 mg, 0,5 mg, 1,0 mg, 1,7 mg ou 2,4 mg.

Tous ces « revendeurs » ont été contactés par actu.fr aux fins de l’article. Et il suffisait d’effectuer le virement pour recevoir le produit. Ou se faire arnaquer…

Dans le commerce, les prix libres, fixés par les pharmacies, s’échelonnent « de l’ordre de 200 à 350 euros », selon la FSPF.

« Livraison personnelle » de Wegovy

Tout ne se passe pas nécessairement en ligne ou hors de vue. « Cela peut aussi être livré en mains propres à Strasbourg », assure l’auteur d’une annonce, publiée sur Le Bon Coin. Ce dernier vend des boîtes du célèbre médicament pour 210 euros. Mais, « commande de trois cartons minimum », exige-t-il.

Les publicités sont publiées sur de nombreuses plateformes en ligne.
Les publicités sont publiées sur de nombreuses plateformes en ligne. (©Capture d’écran LeBonCoin.fr)

Dans son annonce, ce dernier indique qu’il réside en Suisse, où il se procurerait donc le médicament, pour ensuite le revendre. de l’autre côté de la frontière.

Tout cela malgré une mauvaise utilisation avérée

Dès la mise sur le marché du médicament début octobre, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) définit un encadrement spécifique et renforcé de la prescription au regard « de l’usage abusif avéré de médicaments déjà sur le marché ». marché. marché dans le but de perte de poids à des fins esthétiques », indique-t-elle, en ligne.

Des cas de mésusage de l’aGLP-1 sont avérés, notamment détournement à des fins esthétiques par des personnes pour lesquelles ce traitement n’est pas indiqué.

L’ANSM, en ligne

L’ANSM précise que « les personnes qui ne sont pas obèses ou en surpoids et qui n’ont pas de problèmes de santé liés au poids » détournent notamment Wegovy, comme tout médicament similaire, de son utilisation.

Seul endocrinologuespeut prescrire Wegovy. « Cela montre aussi la confiance modérée accordée aux médecins généralistes », seuls habilités à prescrire des renouvellements d’ordonnances, ajoute la porte-parole de la FSPF.

« Des effets secondaires parfois graves »

« Ces abus peuvent conduire à effets secondaires parfois graves», prévient l’ANSM sur son site Internet. D’où également l’examen préalable par un endocrinologue, nécessaire à la prescription du médicament. « Il faut s’assurer qu’il n’y a aucun risque pour le patient », souligne le porte-parole de la FSPF.

Si vous possédez un ou plusieurs stylos aGLP-1 qui ne vous ont pas été prescrits par un médecin et délivrés par un pharmacien, nous vous rappelons que vous ne devez pas les utiliser car ils peuvent vous exposer à des risques graves pouvant conduire à une hospitalisation, voire la mort.

ANSM

Au-delà des effets indésirables (nausées, diarrhée, constipation…), l’Agence européenne du médicament étudie actuellement les potentielles conséquences graves liées à l’aGLP-1, comme Wegovy et Ozempic. Ceux-ci pourraient jouer un rôle dans le développement de pensées suicidaires et d’automutilation.

Et, acheter en dehors des circuits légaux augmente les risques. « Dans plus de 50 % des cas, les médicaments achetés sur Internet sur des sites dissimulant leur adresse physique sont des contrefaçons », prévient l’OMS.

Risque de pénurie de « médicaments parfois vitaux »

« Les restrictions prévues par l’ANSM garantissent également que les personnes les plus à risque de pouvoir bénéficier d’un traitement« , en priorité, souligne, avecactu.frMartial Fraysse, membre de l’Académie Nationale de Pharmacie.

« Il s’agit d’éviter une augmentation brutale de la demande », complète, pour actu.frJean-François Thébaut, vice-président de la Fédération française des diabétiques. Un phénomène qui s’est déjà produit avec un médicament analogue, Ozempic.

De tels détournements sont d’autant plus problématiques qu’ils se font au détriment des « personnes pour qui ces médicaments peuvent sauver des vies», regrette Jean-François Thébaut, vice-président de la Fédération française des diabétiques.

Pour rappel, le trafic de drogue est puni de peines allant jusqu’à sept ans d’emprisonnement et de 750 000 € d’amende.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page