l’électricité rétablie dans toute l’île, où le couvre-feu nocturne a été reconduit dans certaines communes
Le préfet de Guadeloupe a annoncé, dimanche 27 octobre, le renouvellement du couvre-feu nocturne en vigueur de 22 heures à 5 heures du matin dans certaines communes de l’archipel, où l’électricité a été totalement rétablie après près de deux jours de coupure généralisée.
« L’instauration d’un couvre-feu dans certaines communes, la nuit (du samedi au dimanche), a permis de réduire le nombre et l’intensité des incidents de violences urbaines par rapport à la nuit précédente »a souligné le préfet dans un communiqué. La reconduction du couvre-feu pour la nuit de dimanche à lundi vise à « prévenir le risque de nouveaux troubles à l’ordre public »il a ajouté.
Tous les clients d’EDF en Guadeloupe ont été approvisionnés en électricité dans la nuit de samedi à dimanche, a indiqué l’énergéticien. « A minuit (heure locale, 19h heure de Paris)Les équipes d’EDF ont réapprovisionné tous les clients en Guadeloupe (soit 230 000 clients) »a annoncé EDF dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP).
Alors que l’électricité n’était pas encore rétablie sur l’ensemble du territoire, plusieurs barrages ont été érigés dans la nuit de samedi à dimanche dans différents secteurs de la Guadeloupe, sous couvre-feu partiel, a indiqué Alexandra Onfray, procureure. député de la République de Pointe-à-Pitre.
La police a procédé à « trois arrestations » aux Abymes, au nord de Pointe-à-Pitre, « sur les barrages en feu »a-t-elle ajouté. L’une des personnes arrêtées « poussait un véhicule pour tenter d’y mettre le feu »selon Mmoi Onfray. Dans ce secteur, une dizaine « Des barrages enflammés avec des poubelles » sur la chaussée ont été observés entre 20 heures et 3 heures du matin, a-t-elle précisé.
Sur la route nationale du Gosier, à l’est de Pointe-à-Pitre, un barrage routier a été « fabriqué à partir de pneus et de pierres »a détaillé le magistrat. « Trois barricades » ont également été installés au Moule, dans l’est de la Guadeloupe, où les policiers et les pompiers, venus contenir un « un feu fait de pneus »ont été la cible de projectiles, a souligné Alexandra Onfray. Divers incendies ont été signalés au Lamentin, tandis qu’à Baie-Mahault, une bijouterie, parfumerie et sacs ont été attaqués « sur le broyeur »selon le procureur adjoint.
Conflit depuis plusieurs semaines
Depuis plusieurs semaines, un conflit social oppose la branche énergie de la Confédération générale du travail de Guadeloupe (CGTG) et la direction d’EDF Production électrique insulaire (EDF PEI) sur le territoire. Le mouvement social, qui dure depuis le 15 septembre, concerne la mise en œuvre d’un accord signé début 2023, après deux mois de grève des agents qui réclamaient la mise en conformité de leurs contrats et de leur rémunération avec le droit du travail. travail, y compris le paiement de cinq années d’arriérés de salaire impayés. Depuis, elle a déjà provoqué des coupures d’électricité affectant près de 100 000 foyers.
Lundi dernier, la direction d’EDF PEI a proposé la signature d’un accord que la Fédération CGTG de l’énergie a refusé, dernier point de friction relatif au mode de calcul des congés payés. La Guadeloupe est une zone non interconnectée, ce qui signifie qu’elle doit produire sa propre électricité pour répondre à la demande du territoire. Sa production d’électricité dépend à près de 70 % de l’énergie thermique : fioul pour EDF et pellets de bois pour l’entreprise Albioma, qui fonctionnait encore au charbon jusqu’en juillet.
Le préfet Xavier Lefort avait accusé, peu après la coupure, « salariés en grève » de la centrale Jarry qui « entré dans la salle de contrôle » avoir « a provoqué l’arrêt d’urgence de tous les moteurs ». Les gendarmes avaient été envoyés à l’intérieur de l’usine et le préfet avait décidé de réquisitionner les salariés « nécessaire » au fonctionnement de l’usine. Dans un communiqué publié samedi soir, la Fédération CGT-Guadeloupe de l’Energie (FE-CGTG) a affirmé que « ses appels à la grève sont toujours conformes au plan « croix rouge » (fournitures nécessaires à l’alimentation de toutes les lignes prioritaires) en lien avec la préfecture ».
Dès la panne constatée, le CHU de Guadeloupe a activé ses groupes électrogènes, permettant ainsi au « unités hospitalières critiques » avoir « avec une autonomie de soixante-douze heures ». Le CHU a ainsi pu poursuivre son activité. La panne généralisée a également affecté les réseaux de distribution d’eau et de téléphonie mobile. Des pillards ont profité de la coupure de courant pour s’en prendre aux bijouteries de Pointe-à-Pitre à coup de tractopelles ou arracher des distributeurs automatiques, au grand désespoir des commerçants.
EDF, via sa filiale EDF-PEI, a déposé vendredi une plainte contre X pour « mise en danger d’autrui » au commissariat de Pointe-à-Pitre, a indiqué l’entreprise.