le parti d’extrême droite AfD empêtré dans une affaire d’espionnage chinois, ce que l’on sait
KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Une séance au Parlement européen, à Bruxelles, le 11 avril 2024. (photo d’illustration)
INTERNATIONAL – C’est une affaire qui secoue actuellement l’extrême droite en Allemagne. Un assistant d’un député européen du parti AfD a été arrêté lundi 22 avril, puis suspendu, en raison de soupçons d’espionnage en faveur de la Chine, a indiqué mardi 23 avril le parquet fédéral. Son domicile à Dresde, dans l’est du pays. , a été perquisitionné.
Cette arrestation intervient au lendemain de l’arrestation de trois ressortissants allemands également soupçonnés « pour avoir travaillé pour un service secret chinois » avant juin 2022. L’un d’eux notamment « récupéré des informations en Allemagne sur des technologies innovantes susceptibles d’être utilisées à des fins militaires ».
HuffPost fait le point sur cela » Porte de Chine », comme l’ont déjà appelé les Verts au Parlement européen.
• Qui est l’assistant arrêté ?
L’homme, nommé uniquement Jian G. par l’accusation mais identifié comme Jian Guo par la presse allemande, est accusé d’avoir espionné des opposants chinois en Allemagne et d’avoir partagé des informations sur le Parlement européen avec un service de renseignement chinois.
Sur le site du Parlement européen, l’homme figure sur la liste des assistants accrédités du député européen Maximilian Krah, tête de liste AfD aux prochaines élections européennes.
Il s’agit d’un ressortissant allemand qui travaille comme assistant de Maximilian Krah à Bruxelles depuis 2019. Jian Guo vit à Dresde et à Bruxelles, selon les médias allemands.
Dans son communiqué, le parquet précise que « L’accusé avait transmis à son client des services de renseignement des informations sur les négociations et les décisions du Parlement européen à plusieurs reprises en janvier 2024 ». «Il a également espionné des membres de l’opposition chinoise en Allemagne pour le compte des services de renseignement», a détaillé l’accusation.
• Comment l’AfD a-t-elle réagi ?
« Les informations concernant l’arrestation d’un assistant de M. Krah sont très préoccupantes »a déclaré l’AfD, dont le siège est à Berlin. « Comme nous n’avons actuellement aucune information supplémentaire à ce sujet, nous devons attendre la suite de l’enquête menée par le procureur général »ajouta prudemment le parti.
• Et le gouvernement allemand ?
La ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, a appelé« extrêmement grave » cette arrestation. « S’il est confirmé que les services de renseignement chinois ont espionné le Parlement européen de l’intérieur, ce serait une attaque contre la démocratie européenne »a-t-elle déclaré dans un communiqué de presse.
• La Chine écarte les accusations
« La théorie de la menace d’un prétendu espionnage chinois n’est pas une nouveauté dans l’opinion publique européenne », a souligné le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin. Et pour dénoncer un « calomnie » destiné à « détruire l’atmosphère de coopération entre la Chine et l’Europe ».
• Au Parlement européen, les Verts réclament une enquête rapide
Le groupe des Verts au Parlement européen a immédiatement réclamé une enquête rapide sur les ingérences étrangères au sein de l’institution. « Avec le Chinagate en plus du Russiagate, le Parlement européen doit accélérer son enquête »» a déclaré le groupe, exigeant que les résultats préliminaires soient publiés avant les élections européennes qui auront lieu du 6 au 9 juin.
« Ceux qui attaquent l’intégrité de nos démocraties doivent être tenus pour responsables »a insisté l’élu allemand Terry Reintke, l’une des deux têtes de liste des Verts pour le scrutin.
« La propension de l’extrême droite européenne à trahir les nations qu’elle prétend défendre et à se mettre au service des tyrannies étrangères est une des rares constantes de l’Histoire »pour sa part a réagi sur
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