Pourquoi GRDF va réduire ses effectifs
Interrogé par L’Usine Nouvelle, GRDF confirme par écrit que « dans le cadre du nouveau tarif de transport fixé par la Commission de régulation de l’énergie en juillet, des efforts de performance sont attendus de GRDF face à la baisse des volumes de gaz distribués. L’entreprise assure , cependant, que seuls 300 postes pourraient être concernés.
La consommation de gaz en France continue de se contracter en raison de la transition énergétique. En 2023, il est tombé à 381 TWh, contre 430 TWh en 202, soit une baisse de 11,4 %. Toutefois, les coûts de gestion du réseau restent pour l’instant les mêmes, tandis que la taxe que GRDF perçoit pour l’entretenir dépend de la consommation. « L’objectif est de maintenir un coût unitaire d’accès au réseau compétitif malgré la baisse des volumes observée ces dernières années », explique GRDF, qui évoque la nécessité « d’adapter l’organisation de certaines de nos activités pour être plus efficace, avec une meilleure allocation des ressources.
Une baisse chronique de la consommation
Le secteur du transport, qui assure le lien entre les fournisseurs de gaz, qui commercialisent le gaz auprès du client final, et le distributeur, sera le premier touché par les mesures d’économies. La CGT évoque la fermeture de 13 des 18 plateformes en France, dont les trois en Ile-de-France, entraînant « au minimum » la suppression de 250 emplois. GRDF confirme, expliquant que « la fin du déploiement des compteurs intelligents permet de réduire le nombre de réclamations sur les relevés de consommation et la facturation des clients » et que ses systèmes d’information sont plus performants.
L’entreprise confirme également que des discussions avec les organisations syndicales ont déjà eu lieu et se poursuivent. Que « les instances représentatives du personnel compétentes seront consultées conformément à leurs prérogatives à partir de décembre 2024 ». Et que le projet « durera jusqu’à fin 2027 ». Selon elle, « moins de 300 personnes pourraient être concernées par cette nouvelle organisation », et « en aucun cas 2000 » comme le craint la CGT.
Peu d’extension du réseau possible
Face à cette baisse de consommation, les transporteurs de gaz, GRTGaz, également filiale d’Engie, et Teréga se montrent pour l’instant plus sereins, évoquant des possibilités de diversification, de conversion ou d’extension de leur réseau hydrogène. et du CO2, dont GRDF ne dispose pas.
« Nous réfléchissons à adapter les infrastructures, mais le besoin reste important », rassure Sandrine Meunier, la directrice générale de GRTgaz, interrogée sur le sujet lors de la présentation des Perspectives hiver 2024-2025. « Mais il nous faut un optimum dans nos entreprises », a reconnu Dominique Mocly, le directeur général de Teréga, reconnaissant sans enthousiasme que lui aussi devra ajuster son organisation.