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pourquoi Stellantis doit absolument vendre moins de voitures thermiques

L’Union européenne a décidé de favoriser la transition vers l’électricité pour les véhicules de tourisme. Pour accélérer ce changement majeur, l’organisme supranational encourage les constructeurs à réduire les ventes de voitures émettrices de CO2. Cette incitation passe par une taxe si les objectifs fixés ne sont pas respectés, et malheureusement, Stellantis risque de devoir réduire drastiquement la vente de voitures thermiques sous peine d’une lourde amende.

Peugeot E-408 // Source : Peugeot

Abandonner le thermique ? Stellantis semble avoir déjà entamé ce changement. L’électricité est au centre des nouveautés, tandis que les versions hybrides sont annoncées plus discrètement, sans trop insister sur la communication.

Et pour cause, le groupe a perdu un peu de confiance des automobilistes en raison des problèmes rencontrés avec le moteur 1.2 PureTech, utilisé autant par Peugeot et Citroën que par Opel, DS, ou encore Jeep. De plus, l’évolution des règles de l’Union européenne renforce la nécessité pour Stellantis d’accélérer sa transition vers l’électrique.

Une lourde taxe si les objectifs ne sont pas respectés

Le règlement européen sur le CO2, aussi appelé CAFE (Consommation moyenne de carburant de l’entreprise), s’appliquera à partir de 2025. Le seuil d’émission moyen accepté pour l’ensemble de la gamme d’un constructeur sera très bas.

L’Union européenne fixe un objectif de 95 g/km de CO2 pour les émissions moyennes d’une marque. Ce seuil inclut aussi bien les voitures électriques, qui réduisent la moyenne, que les voitures hybrides rechargeables, hybrides simples et thermiques. Ces trois derniers ont encore du mal à descendre sous les 95 g/km.

Citroën ë-C4

Il ne sera pas interdit aux constructeurs de vendre des voitures émettant plus de 95 g/km. Toutefois, si la moyenne des émissions dans leur gamme ne descend pas en dessous de ce seuil, une amende est prévue.

L’amende est de 95 € par gramme supplémentaire. Par exemple, la Peugeot 208 d’entrée de gamme, avec son petit moteur trois cylindres de 1,2 litre développant seulement 100 chevaux, émet déjà 117 g/km, ce qui l’expose à une amende de 2 090 € à tarif ajusté par le constructeur.

Si l’amende ne concernait qu’une seule vente, les constructeurs pourraient s’en accommoder. Mais ce n’est pas le cas. Ils devront payer 95 € par gramme de CO2 dépassant 95 g/km sur chaque voiture vendue. En annonçant cette nouvelle contrainte, Luca de Meo a interpellé l’Union européenne, précisant que certains constructeurs pourraient encourir des amendes avoisinant les 15 milliards d’euros.

Au premier semestre 2024, Renault a généré 1,3 milliard d’euros de bénéfice. Cette amende, même si elle pourrait ne pas atteindre 15 milliards pour Renault, pourrait effacer toute notion de rentabilité pour les constructeurs.

Une solution : réduire les ventes de voitures thermiques

Pour éviter ces amendes colossales, les constructeurs doivent absolument réduire les ventes de voitures thermiques et hybrides qui dépassent ce seuil de 95 g/km.

Opel Grandland Électrique

Mais il n’est pas encore possible de les retirer de la vente. Il existe toujours une forte demande de voitures hybrides et thermiques sur le marché européen des voitures neuves. Une solution serait alors d’augmenter les prix des voitures trop polluantes pour le seuil fixé par l’UE.

Cette hausse de prix permettrait dans un premier temps de réduire la demande des consommateurs, de limiter la différence de prix entre une voiture thermique et électrique, et de financer une partie de l’amende. Cette augmentation des prix des voitures polluantes est une solution évoquée par Jean-Philippe Imparato, nouveau CEO Europe de Stellantis dans un entretien accordé à Actualités automobiles.


Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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