Comme l’a souligné Marianne Laigneau, présidente du directoire d’Enedis, lors de son intervention sur BFMTV le 23 octobre 2024, le nombre de foyers produisant leur propre électricité en France a explosé ces dernières années : on compte désormais 1,5 million de producteurs privés. Une évolution significative pour le secteur de l’énergie
1,5 million de producteurs privés d’électricité
Depuis 2019, le nombre de particuliers produisant de l’électricité a décuplé, passant d’environ 150 000 à 1,5 million de foyers. Une croissance qui reflète le changement radical dans la façon dont les Français abordent leur consommation énergétique, mais aussi leur facture énergétique. Pour Marianne Laigneau, présidente du directoire d’Enedis, interrogée par BFMTV : » Cet essor de l’installation de panneaux solaires chez les particuliers reflète une volonté de reprendre le contrôle de leur consommation énergétique tout en contribuant à la lutte contre le changement climatique. »
Cette tendance s’explique en grande partie par la montée en puissance des installations photovoltaïques et les incitations publiques, comme les subventions et crédits d’impôt, qui ont incité les ménages à se tourner vers l’autoconsommation. Les régions particulièrement ensoleillées, comme le sud de la France, ont enregistré les plus fortes hausses, mais les grandes villes n’ont pas été en reste. À cette dynamique s’ajoutent les copropriétés urbaines qui se tournent de plus en plus vers l’autoproduction d’électricité.
Le défi de la modernisation des réseaux
La forte augmentation du nombre de producteurs privés crée néanmoins des défis pour le gestionnaire du réseau, Enedis, filiale d’EDF, qui doit adapter ses infrastructures pour intégrer cette production décentralisée. Comme souhaite le souligner le président du directoire d’Enedis « il est crucial de moderniser le réseau pour qu’il soit en mesure de répondre à une demande croissante, tout en intégrant une part toujours croissante des énergies renouvelables ». Pour ce faire, Enedis prévoit d’investir 96 milliards d’euros d’ici 2035, afin de renforcer les capacités de stockage et de développer des technologies de gestion intelligente. Des besoins de financement exorbitants qui finiront par se répercuter d’une manière ou d’une autre sur la facture d’électricité des Français.
Les investissements viseront également à soutenir l’essor des véhicules électriques. Le nombre croissant de bornes de recharge à domicile impose de nouvelles exigences au réseau qui devra gérer efficacement les pointes de consommation. Des technologies de recharge intelligente seront également mises en place pour optimiser l’utilisation de l’électricité, en fonction de la production disponible et des horaires de la journée, précise Marianne Laigneau.
