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Pour l’ancien ministre du Budget Thomas Cazenave, Macron n’a rien à voir avec les dérapages des comptes

Thomas Cazenave concède pour la première fois qu’Emmanuel Macron a peut-être quelque chose à voir avec la dégradation des comptes publics…

Thomas Cazenave concède pour la première fois qu’Emmanuel Macron a peut-être quelque chose à voir avec la dégradation des comptes publics…

POLITIQUE – Qui est responsable de la grave détérioration des comptes publics ? Cette année, le déficit devrait atteindre 5,6% du PIB, voire 6,2% en 2025, si rien n’est fait pour relever la barre. Le petit jeu du « Qui est-ce ? » « , personne ne veut endosser le rôle du méchant. Avant le lancement de la commission d’enquête sur la dérive des finances publiques, approuvée par l’Assemblée, l’ancien ministre du Budget Thomas Cazenevave a donné ses premiers éléments d’explication.

Invité sur LCI ce mardi 22 octobre, l’ancien bras droit de Bruno Le Maire à Bercy a révélé que « nous avons eu un trou de chiffre d’affaires très important à la fin de l’année dernière, de plus de 20 milliards d’euros, avec des erreurs de prévision que nous avons reconnues ».

La réaction stupéfaite des journalistes sur le plateau illustre l’ampleur de ce déficit dans les comptes de l’État. Sommé de se justifier sur une somme aussi importante, Thomas Cazenave a reconnu que « depuis la crise, les mannequins de Bercy sont extrêmement perturbées et ont beaucoup de mal à évaluer les recettes ». Mais, promet-il alors, «dès que cet écart de 20 milliards a été constaté, nous avons activé les freins d’urgence».

En fait, les dépenses de l’État ont été immédiatement réduites « 10 milliards d’euros ». En février, un décret gouvernemental a demandé « qu’il n’y a pas de ministère » ne pas être « exonéré d’effort » : les restrictions étaient destinées à affecter en particulier « Opérateurs de l’État, dépenses de fonctionnement et dépenses immobilières ».

Le plus intéressant dans le discours de Thomas Cazenave reste le constat (lucide) de ses propres responsabilités. « La situation actuelle est le résultat de trois choses, a-t-il déclaré. Erreurs de prévision, envolée des dépenses des collectivités locales et élections ». Ce dernier point est crucial : le 9 juin, la volonté d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale a mis sur pause tous les textes actuellement en cours d’examen. « Cela nous a interrompus dans le plan de redressement des finances publiques »concède l’ancien ministre du Budget, qui aurait aimé à cette époque faire voter une loi de finances rectificative pour revenir sur certains arbitrages effectués quelques mois auparavant.

Mais elle ne voyait pas la lumière du jour. « Nous sommes devenus ministres résignés après la dissolution, sans pouvoir mettre en œuvre des réformes »commente-t-il. Il affirme simplement avoir tenté, durant l’été, « avec Gabriel Attal et Bruno Le Maire »de « geler » 16,5 milliards d’euros «permettre à un futur gouvernement de faire des économies». De quoi faire sonner les oreilles de l’Élysée.

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Ray Richard

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