« On savait que ça allait mal finir » : après le meurtre d’Héloïse, 17 ans, son amie d’enfance témoigne
« Quand elle a rencontré Toufik, tout s’est complètement mal passé », se souvient Leila, une amie d’enfance d’Héloïse, l’adolescente de 17 ans tuée dimanche par son ex-petit-ami à Rouen.
« C’était une fille très gentille, simple, avec du cœur sur la manche, et pas du genre à laisser les choses faire ce qu’elle voulait. », a-t-elle témoigné Paris Normandie. Selon Leila, Héloïse aurait rencontré Toufik, son ex-petit ami et principal suspect dans le meurtre de l’adolescente, une semaine avant son incarcération, en septembre 2022. Il venait d’être condamné pour violences aggravées, détention, transport et acquisition. de stupéfiants.
« Il avait une emprise sur elle »
Leur relation commence à distance. Toufik communique avec Héloïse – qui vivait entre les foyers et la maison de sa mère – via Snapchat depuis sa cellule de prison.
« Il avait une emprise sur elle, il s’énervait, il pouvait l’insulter de tous les noms. C’était une épreuve. Dès le début, nous voulions qu’elle mette fin à cette relation. Mais Toufik était son Dieu »expliqua Leïla.
Lorsque Toufik est sorti de prison l’été dernier, il « l’a éloignée de ses proches « . La mère d’Héloïse aurait porté plainte à plusieurs reprises contre le compagnon de sa fille, selon le récit de Leila. « On savait que ça allait mal finir mais pas de cette façon », a ajouté l’adolescent, qui espère désormais que « justice soit faite « .
Un féminicide tous les trois jours en France
Toufik O., né en 2002, a été arrêté alors qu’il était en cavale, dimanche en fin d’après-midi à la gare Saint-Lazare à Paris, selon le procureur de la République de Rouen Sébastien Gallois et une source policière, confirmant une information de France 3. Il avait l’intention de fuir vers l’Algérie, a indiqué le procureur.
La police judiciaire de Rouen a été saisie de l’enquête.
En moyenne, un féminicide a lieu tous les trois jours en France. Le ministère de la Justice en a dénombré 94 en 2023, contre 118 en 2022. Le meurtre d’Héloïse serait le 108e féminicide de l’année 2024, selon le collectif Nous Tous.
3919, numéro de téléphone des femmes victimes de violences conjugales, de violences sexuelles, de mariages forcés, de mutilations sexuelles.