« Des inégalités flagrantes persistent en matière de détection précoce, entravant un accès équitable à ce service vital »
HComme calendrier, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale arrive au Parlement en ce mois d’Octobre rose, dédié à la sensibilisation et à la prévention du cancer du sein.
Le cancer du sein reste un enjeu majeur de santé publique, touchant plus de 61 000 femmes chaque année en France. Bien que la détection précoce soit cruciale pour augmenter les chances de rétablissement, des inégalités flagrantes persistent, entravant un accès équitable à ce service vital. En effet, le taux de dépistage en France n’est que de 47 %, contre 54 % en moyenne en Europe.
En tant que femmes engagées et professionnelles investies dans la lutte contre le cancer, nous, signataires de ce forum, appelons à une révision urgente des politiques de dépistage pour mieux répondre aux besoins de toutes les femmes, quel que soit leur âge ou leur lieu de naissance. situation de résidence ou de handicap.
Cinq mille femmes de moins de 40 ans
Le dépistage organisé du cancer du sein cible actuellement les femmes âgées de 50 à 74 ans. Toutefois, ce seuil d’âge doit être revu. L’incidence du cancer du sein continue d’augmenter chez les femmes avant 50 ans et après 75 ans, qui ne sont pas concernées par le dépistage organisé. Chaque année en France, cinq mille femmes de moins de 40 ans développent un cancer du sein ; Toutefois, les femmes de moins de 50 ans doivent avoir accès à un suivi gynécologique annuel afin que le spécialiste puisse bien évaluer l’intérêt de l’imagerie.
Les progrès de l’oncogériatrie et les modifications physiologiques chez les femmes âgées justifient une évaluation précise de la balance bénéfice/risque après 75 ans : certaines femmes de 75 ans ou plus ont un âge physiologique dix ans plus jeune et une espérance de vie supérieure à vingt ans, d’autres au contraire, ils sont fragiles, avec de multiples comorbidités ou en perte d’autonomie. A l’heure de la création de la nouvelle stratégie décennale de lutte contre le cancer, limiter le dépistage au seul âge chronologique est dépassé.
Près de 20 % des nouveaux cas de cancer du sein touchent des femmes de plus de 75 ans, qui représentent en réalité un quart des nouveaux cas de cancer et la moitié des décès. Souvent diagnostiquées tardivement, ces femmes trouvent leur prise en charge compliquée. De plus, les personnes âgées ne bénéficient pas des efforts de recherche comme les autres catégories de population, ce qui rend leur prise en charge incertaine et non fondée sur des preuves scientifiques.
Aujourd’hui, moins de 7 % des patients de plus de 75 ans atteints d’un cancer sont inclus dans les essais cliniques, alors qu’ils représentent plus de 30 % des nouveaux cas. Une évaluation annuelle du risque conjoint de cancer du sein et de fragilité, de multimorbidité associée, pourrait être demandée aux médecins ou infirmières de pratique avancée (APN) chargées du renouvellement des prescriptions pour les personnes âgées, offrant ainsi une chance égale de bénéficier d’un diagnostic précoce.
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