La COP16 sous haute surveillance, après la menace d’une guérilla
A Cali, la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité débute lundi avec un dispositif sécuritaire impressionnant, dû à l’avertissement d’une faction dissidente des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
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En Colombie, la menace d’une guérilla plane sur la sécurité de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité, COP16, alors que l’événement ouvre ses portes lundi 21 octobre 2024 à Cali. Il s’agit du premier rendez-vous de la communauté internationale depuis l’adoption en 2022 d’une feuille de route inédite pour la sauvegarde de la nature, dont l’application peine à porter ses fruits. Le groupe se faisant appeler État-major central (EMC), la plus grande faction dissidente de l’ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), s’est prononcé il y a une semaine en recommandant « les délégués de la communauté nationale et internationale de s’abstenir d’y assister » à la COP16, en promettant que ce serait un « fiasco« .
Cette déclaration intervient après une attaque militaire du gouvernement colombien dans la région de Cauca, région voisine où se tient la COP16. L’armée colombienne a en effet lancé une offensive contre la guérilla. Plus de 1 400 hommes ont été envoyés pour reprendre le contrôle d’un village aux mains du groupe dissident des Farc. Ce serait même le principal bastion de l’état-major central. Rapidement, les autorités ont voulu rassurer, à l’image d’Alejandro Eder, le maire de la ville de Cali : «Nous avons doublé le nombre de policiers à Cali, nous avons renforcé la sécurité dans toute la région et autour de Cali. Nous sommes plus que prêts. Et je dirais aux Français, aux Européens, aux Américains, aux étrangers, qui nous écoutent, que le seul risque qu’on prend en venant à Cali, c’est celui de vouloir y rester.«
Au total, 11 000 policiers et militaires colombiens ont été déployés à Cali et dans sa région. Ils seront également soutenus par du personnel de sécurité de l’ONU et des États-Unis. Cependant, le président colombien, Gustavo Petro, a encore montré des signes d’inquiétude, vendredi 18 octobre 2024. Il a exprimé son «nervosité » concernant la sécurité de la COP16, alors qu’au départ, il était le plus confiant. La semaine dernière, la mise en œuvre des derniers préparatifs du système de sécurité à Cali a été impressionnante : deux policiers à chaque coin de rue, presque tous les 50 mètres. La ville entière Le centre est maillé jour et nuit et le système prévoit deux zones d’accueil différentes. Dans le centre-ville de Cali, ce sera la zone verte, ouverte au public pour des activités telles que des conférences et des foires artisanales.
La Zone Bleue, située à l’extérieur de la ville de Cali, près de l’aéroport, concentrera toutes les réunions et conférences de la COP 16 dans les salons du Pacific Valley Events Center. Il s’agit du deuxième espace événementiel le plus grand et le plus moderne de Colombie. Il n’y aura là que des professionnels traitant des questions liées à l’environnement et à la biodiversité, des représentants de chaque pays et des journalistes. L’ensemble du bâtiment est surveillé par des policiers et des militaires. Il y a de nombreux points de contrôle aux alentours, vous ne pouvez pas approcher du bâtiment sans autorisation.