les voitures sans permis, l’autre tendance du salon
De nombreuses marques exposent des voitures sans permis au Mondial de l’Auto, avec là encore le défi de proposer un prix abordable et le passage à l’électrique. On peut ainsi découvrir le successeur de la Renault Twizy, de quoi rivaliser avec une certaine Citroën AMI.
Climatisation, caméra intégrée ou écran dix pouces : la voiture sans permis fait son chemin vers un public plus large et se convertit également à l’électrique, une voie obligatoire alors que la vente de voitures thermiques neuves sera interdite en 2035 au sein de l’Union européenne .
« Un objet de mobilité à part entière »
Le constructeur français Ligier, producteur historique de voiturettes, revient au Mondial de l’Automobile de Paris pour la première fois depuis huit ans. Le constructeur est venu présenter deux nouveaux modèles de ces voitures à vitesse limitée, dont la dernière version de sa JS50, sa voiture sans permis relookée.
L’engin produit en France, d’apparence sportive et de peinture stylée pour séduire un public plus jeune, est disponible en versions thermique et électrique. Dans ce dernier cas, le chariot a une autonomie de plus de 190 km.
« Le monde du chariot se transforme, il devient un objet de mobilité à part entière parmi d’autres solutions », argumente auprès de l’AFP le PDG de la marque, François Ligier.
Pour s’adapter, loin des charrettes souvent moquées il y a quelques décennies, les véhicules Ligier regorgent d’options : « Nous proposons de nombreuses configurations, finitions, possibilités comme des sièges chauffants, des choix de coloris », liste François Ligier, pour des prix à partir de 11 500 euros. .
La Carnole, de retour à la Coupe du Monde
D’autres ont fait des choix plus frugaux en termes d’équipement. Le Bagnole, quadricycle électrique développé par l’entreprise savoyarde Kilow, possède un design qui attire le regard, un mélange d’acier et de bois avec un coffre volumineux. La marque faisait son grand retour après avoir dévoilé son concept en 2022, déjà au Mondial de l’Auto de Paris.
Un tableau de bord en bois massif doté de boutons simples, des roues permettant d’emprunter les chemins de campagne, l’engin présenté par Kilow permet tous types d’usages, précise Bertrand Breme, directeur de la marque. « C’est ludique, facile à utiliser, avec une capacité de chargement de 650 litres », précise-t-il.
Les batteries, réparables, sont fabriquées sur le site de production du chariot, à Cluses, en Haute-Savoie : « Les éléments des batteries ne sont pas soudés, nous ne pouvons donc changer que les éléments défectueux. Cela leur permet de prolonger leur durée de vie. « , souligne Bertrand Brême.
Aide à l’achat
Le modèle Kilow est vendu entre 9.900 et 11.750 euros, desquels peut être déduit un bonus écologique pouvant aller jusqu’à 900 euros, quand les voitures électriques peuvent bénéficier de plusieurs milliers d’euros d’aide à l’achat.
« Un coup de pouce dans ce domaine serait apprécié par les nouveaux producteurs », souligne Bertrand Breme de Kilow.
« Le coût au kilomètre est plus avantageux pour l’électrique que pour le thermique, rappelle François Ligier. Mais en réalité, le consommateur fait rarement ce calcul : il regarde surtout le prix d’achat, qui reste plus cher que pour le thermique » . Pour le moment, les voiturettes électriques sont minoritaires chez Ligier.
Mais la tendance est là. Chez Aixam, autre constructeur historique de micro-véhicules sans permis, l’évolution vers l’électrique est indéniable, souligne le directeur général, Olivier Pelletier :
« Actuellement, nous vendons 20 % d’électrique et 80 % de thermique. Nous pensons que dans les cinq prochaines années, nous passerons au 50/50.
Le successeur du Twizy chez Mobilize
Les grands constructeurs ne s’y sont pas trompés en lançant eux aussi leurs voiturettes électriques. On pense bien sûr à la Citroën AMI lancée en 2020, avec une version restylée dévoilée au salon. Au programme, un nouveau design et le logo chevron revisité. De quoi concurrencer la Fiat Topolino, sa cousine du groupe Stellantis sortie plus récemment.
Sur le stand de Mobilize, marque du groupe Renault, on découvre le successeur de la Twizy. Un véhicule biplace, le Duo, disponible à partir de 9 100 euros dans une version sans permis, limitée à 45 km/h et une version avec permis pouvant atteindre 80 km/h.
L’Ademe (l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) a même mis en place un programme, l’eXtrême Défi, pour travailler sur les petits véhicules électriques.
« Le succès du vélo électrique amène les constructeurs à fabriquer des batteries que nous n’avions pas il y a dix ans. Potentiellement, ces composants pourront être réutilisés sur d’autres types de véhicules », explique Gabriel Plassat, qui dirige ce programme.
Selon l’association Aveli, dédiée à ce type de mobilité, 20 à 25 000 véhicules intermédiaires légers neufs sont aujourd’hui vendus par an en France.
« Un taux de croissance annuel de 50 % nous amènerait à une population de 22 millions d’habitants en 2038 », indique-t-elle dans un récent rapport. Le résultat, dit-elle, est 25 millions de tonnes de CO2 de moins que 22 millions de voitures citadines électriques.