Florian Grill réélu président de la FFR, le camp Codorniou pourrait faire appel
Après un court mandat de 15 mois, l’ancien président a été confirmé dans ses fonctions, en battant l’ancien international Didier Codorniou, au terme d’une campagne à nouveau tendue.
Une élection remportée haut la main. Florian Grill a été réélu à la tête de la Fédération française de rugby ce samedi, après un vote électronique qui avait lieu depuis vendredi auprès de quelque 1.900 clubs amateurs, à l’occasion de la 165e Assemblée générale ordinaire élective (AGOE) de la FFR. Le président sortant, qui a obtenu 67,22% des voix, a largement devancé Didier Codorniou (32,78), selon les premiers chiffres révélés ce samedi à Marcoussis avec quelques minutes de retard. La mobilisation a été, comme lors des dernières élections, très forte puisque le taux de participation était supérieur à 91%.
Prochaine étape, une nouvelle élection, cette fois pour renouveler les ligues régionales. Après sa première élection, Grill ne disposait que de 3 des 13 ligues, il ambitionne d’en avoir 10, à l’issue de ce scrutin qui se tiendra du 31 octobre au 2 novembre. « Aligner les planètes », il a expliqué.
Ancien président de la Ligue francilienne, Florian Grill a été élu président de la FFR en juin 2023, avec 65% des voix, succédant au trésorier Alexandre Martinez qui avait assuré l’intérim après la démission fin janvier 2023. de Bernard Laporte, coupable lors de son second mandat d’avoir conclu un « pacte de corruption » avec l’homme d’affaires et président du club montpelliérain Mohed Altrad (ils ont fait appel de cette décision).
« Un classeur complet » de motifs de contestation
Une fois de plus, la campagne pour la présidence a été agitée, faite de petites piques, de coups bas et d’attaques répétées. Et ce n’est pas encore fini. L’opposition de Didier Codorniou (qui a préféré rester à Narbonne ce samedi) pourrait poser plusieurs recours – a-t-elle confié au Figaro avoir « un classeur complet » motifs de contestation – suite aux irrégularités constatées lors de cette élection. Dernière en date : la liste d’opposition « 100 % Rugby » a contacté le comité d’éthique de la FFR pour signaler l’apparition de Florian Grill dans un direct au lendemain de la fin officielle de la campagne, en violation du code électoral qui stipulait que la campagne se terminait mardi octobre. 15 à minuit.
Lors du scrutin, le camp Codorniou a déploré un bug dans le système de vote électronique, perturbé ce vendredi matin en raison d’un «incident technique». « L’intégrité des bulletins de vote reste garantie »avait néanmoins assuré la Commission de suivi des opérations électorales. Autre point de friction : Codorniou et ses colistiers reprochent au président sortant d’avoir refusé l’accès de Marcoussis à leur huissier, arguant que celui mandaté par Grill, le président, était lui-même, «autorisé à revenir». La Commission de Suivi des Opérations Electorales (CSOE), « avec le soutien des moyens matériels mis à disposition par la FFR en tant qu’institution », a justifié cette interdiction comme étant légale : « Aucun commissaire à la justice, mandaté par un candidat, n’assistera aux opérations de dépouillement. »
Baisse inquiétante du nombre d’écoles de rugby dans les clubs
Cette bataille juridique et procédurale qui n’a pas empêché Florian de remporter un second mandat. L’agenda du leader de la liste « Ovale Ensemble » a été très chargé ces 15 derniers mois, avec l’organisation en France de deux événements mondiaux : la Coupe du monde de rugby 2023 et les Jeux olympiques de Paris 2024. Cet été plusieurs affaires extra-sportives ont terni l’image du rugby français : les propos racistes de Melvyn Jaminet, les accusations de viols contre Oscar Jégou et Hugo Auradou et la disparition tragique en mer du jeune Medhi Narjissi.
Parmi les priorités de son nouveau mandat, Florian Grill a ciblé l’augmentation du nombre de licenciés FFR, qui était de 361 704 licenciés en mai 2024. La Fédération a vu un « effet Coupe du monde » (+11 %) mais Grill déplore une baisse régulière du catégories de jeunes et une baisse inquiétante du nombre d’écoles de rugby dans les clubs.
Plus problématique est la situation financière de la FFR, après la Coupe du monde 2023 qui a eu un coût bien plus élevé que prévu. « La Fédération reste avec sept ans de déficit de fonctionnement en sept ans de mandat, c’est une réalité. Au cumul, cela fait 60 millions d’euros de pertes, dont les 19 millions de la Coupe du monde qui a été la mauvaise surprise. On nous avait dit que la Coupe du Monde allait rapporter 5 millions d’euros et en fait elle en a perdu 36 millions, nous a-t-il dit en précisant que « La trésorerie nette n’est que de 20 millions. Quand on sait qu’il va falloir payer les 19 millions de GIE, on voit que la situation est tendue. Et d’ajouter : « Le travail de redressement de la FFR est pharaonique… »