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VIDÉO. Comment Donald Trump est devenu une proie idéale pour les services secrets russes dans les années 1980

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Un nouveau documentaire explore les liens troubles qui unissent Donald Trump et la Russie.

Les liens entre Donald Trump et la mafia russe dans les années 1980
Un nouveau documentaire explore les liens troubles qui unissent Donald Trump et la Russie.
(Patricia Boutinard Rouelle et Marianne Jestaz – Nilaya Productions)

Alors que se déroule l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, un documentaire réalisé par le journaliste Antoine Vitkine revient sur les relations troubles entre Donald Trump et la Russie.

« Si je suis à Moscou et que je cherche à mettre la main sur un homme d’affaires influent, Trump était un choix évident. De plus, c’était un coureur de jupons. Une cible parfaite », explique Jack Barsky, un ancien espion russe infiltré aux États-Unis dans les années 1980, dans un documentaire intitulé Opération Trump – Les espions russes conquièrent l’Amérique, réalisé par Antoine Vitkine et diffusé dimanche 20 Octobre à 21h05 sur France 5.

Construit comme un film politique, ce documentaire d’investigation pose la question de l’influence russe sur la politique américaine, interroge les relations entre la droite républicaine et le Kremlin et relate l’évolution de Vladimir Poutine au sein du KGB.

Mais le film explique aussi, grâce aux témoignages d’unanciens agents de la CIA, du FBI et du KGB ou encore anciens conseillers de Trump, comment l’homme d’affaires américain est entré dans la ligne de mire des services de renseignement soviétiques au début des années 1980. Le film remonte aux racines des relations entre le jeune Donald Trump et les autorités soviétiques. Il explore également les liens du milliardaire avec des membres de la mafia russe.

En 1981, le républicain Ronald Reagan est élu président des États-Unis et ne cache pas sa profonde hostilité envers l’Union soviétique, en pleine guerre froide. L’URSS, dominée économiquement et militairement par son grand rival, voit d’un mauvais oeil l’avènement d’un conservateur pur et dur à la Maison Blanche. Le KGB choisit alors d’intensifier ses opérations d’infiltration dans le pays et innove dans ses méthodes. : il décide de cibler plus spécifiquement la droite américaine et les riches hommes d’affaires.

Le général Oleg Kalugin, qui fut chef du renseignement extérieur du KGB aux États-Unis de 1974 à 1990, le confirme dans le documentaire. : « Quand j’étais au KGB, les hommes d’affaires étaient très importants car ils avaient accès à la technologie ou avaient des relations liées à leur situation financière. » Les services secrets russes vont jusqu’à dresser une liste de caractéristiques que les agents infiltrés recherchent chez leurs futures proies : « Arrogance, égoïsme, ambition ou vanité. » Des « qualités » que semble posséder le jeune Donald Trump.

En 1983, le futur président américain est un promoteur immobilier flamboyant, avide de lumière et à qui tout semble réussir. La construction de sa Trump Tower, gratte-ciel de 58 étages au cœur de Manhattan à New York, assoit sa notoriété et le projette sur la scène médiatique. Mais son empire est en réalité très endetté.

« Il avait subi des pertes avec ses casinos et autres entreprises en faillite. Il avait donc désespérément besoin d’une autre source de financement. A l’époque, les oligarques russes cherchaient à diversifier leurs investissements (…) et Donald Trump avait besoin de cet argent. rapporte, dans le film, Kenneth McCallion, procureur antimafia à New York de 1978 à 1992, qui enquêtait à l’époque sur le magnat américain. Le jeune entrepreneur se retrouve alors contraint de faire affaire avec des mafieux russes.

« Ainsi, dans la Trump Tower, environ un tiers des appartements ont été vendus à des personnes liées au crime organisé russe. Ils ont littéralement payé les appartements en espèces. Des sacs d’argent ont été échangés pendant les négociations. »

Kenneth McCallion, ancien procureur anti-mafia à New York

Dans le documentaire « Opération Trump – Les espions russes conquièrent l’Amérique »

Ces liens dangereux avec la mafia fragilisent Donald Trump et représentent une aubaine pour les autorités russes, qui décident de l’approcher par l’intermédiaire de la fille de l’ambassadeur de l’URSS aux Etats-Unis.

Un documentaire révélateur révèle comment Donald Trump a été approché par les services de renseignement russes dans les années 1980 et comment il s'est aligné sur les positions de Vladimir Poutine.

Donald Trump, une cible parfaite pour le KGB
Un documentaire révélateur révèle comment Donald Trump a été approché par les services de renseignement russes dans les années 1980 et comment il s’est aligné sur les positions de Vladimir Poutine.
(Patricia Boutinard Rouelle et Marianne Jestaz – Nilaya Productions)

En 1987, Donald Trump est invité à Moscou par l’intermédiaire d’une agence de tourisme contrôlée par le KGB, qui lui promet la construction d’un hôtel à Moscou. « La règle d’or : il faut trouver quelque chose qui nous lie de manière positive à la personne », explique Sergueï Jirnov, ancien officier du KGB de 1984 à 1990.

Donald Trump, qui rêve de construire une Trump Tower dans la capitale russe, accepte l’invitation, au risque d’une surveillance accrue de la part du KGB. L’idée que les services secrets russes auraient constitué, à cette époque, un dossier compromettant sur Donald Trump semble plus que probable. «Je ne l’exclurais pas.Oleg Kalugin se confie prudemment sur le film. Je ne donnerai pas de détails, mais d’après ma propre expérience, tous les étrangers, notamment ceux des États-Unis et des pays de l’OTAN, étaient surveillés. »


Le documentaire Opération Trump : des espions russes à la conquête de l’Amérique, réalisé par Antoine Vitkine, est diffusé dimanche 20 octobre à 21h05 sur France 5 sur la plateforme france.tv.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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