Consolidation en vue en Europe après la BCE – 18/10/2024 à 09:19
Le Palais Brongniart, ancienne Bourse de Paris
par Claude Chendjou
Les principales Bourses européennes devraient consolider vendredi après les gains de la veille liés à la perspective d’une accélération de la baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) et des records à Wall Street tandis que les nouvelles en provenance de Chine sont mitigées.
La séance devrait également être tirée par les nouveaux résultats d’entreprises alors que le début de la saison des comptes trimestriels a été marqué par de solides bénéfices, notamment outre-Atlantique où les banques ont dépassé les attentes.
Selon les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien devrait perdre 0,38% à l’ouverture, après avoir gagné 1,22% la veille. Le Dax de Francfort, qui a clôturé jeudi à un niveau record à 19.674,68 points, pourrait baisser de 0,17%, tandis que le FTSE 100 de Londres est attendu en baisse de 0,52%. L’indice EuroStoxx 50 devrait baisser de 0,10% et le Stoxx 600 de 0,11%.
La BCE a abaissé jeudi ses taux directeurs pour la troisième fois depuis le début de l’année et des sources ont déclaré à Reuters que ses responsables prévoyaient de réduire encore les coûts d’emprunt en décembre, à moins qu’il n’y ait un changement dans les données économiques et l’inflation dans les semaines à venir. Les marchés anticipent de leur côté désormais une baisse à chaque réunion de la BCE jusqu’en juin 2025. Certains économistes, comme Marc Brütsch de Swiss Life Asset Managers, estiment même que la BCE tarde à mener sa politique monétaire.
Un assouplissement marqué de la politique monétaire de la BCE contribuerait à relancer la croissance économique dans le bloc, ce qui bénéficierait aux actions cycliques et aux autres actifs financiers.
« Les petites et moyennes capitalisations de la zone euro offrent une valeur attrayante et devraient être parmi les principaux bénéficiaires des baisses de taux de la BCE », écrit Dean Turner, économiste en chef de la zone euro chez UBS Global Wealth Management.
Les indices small caps et mid caps sont actuellement au plus haut depuis deux semaines.
Du côté des indicateurs du jour, les ventes au détail en Grande-Bretagne ont augmenté contre toute attente en septembre sur une base mensuelle, de 0,3%, alors que le marché craint actuellement un ralentissement de la croissance britannique après les chiffres du PIB du troisième trimestre.
UNE RUE À WALL
La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé jeudi, le Dow Jones ayant établi un record mais le S&P-500 légèrement dans le rouge.
Les fabricants de semi-conducteurs ont progressé dans le sillage des prévisions optimistes de TSMC, tandis que les ventes au détail aux Etats-Unis, meilleures que prévu, ont rassuré la consommation.
L’indice Dow Jones a gagné 0,37%, soit 161,35 points, à 43.239,05 points.
L’indice élargi S&P-500 a perdu 1 point, ou 0,02%, à 5 841,47 points.
Le Nasdaq Composite a avancé de 6,53 points (0,04%) à 18.373,61 points.
Le Dow Jones a ainsi enregistré son quatrième record de clôture en cinq séances, tandis que le Nasdaq a une nouvelle fois terminé dans le vert.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei a avancé de 0,18% à 38.981,75 points, dans le sillage de fortes ventes au détail publiées aux Etats-Unis qui ont porté le Dow Jones à un niveau record, ravivant l’optimisme sur la santé de l’économie américaine. Le Topix au sens large a gagné 0,04% à 2.688,98 points.
En Chine, le Shanghai SSE Composite gagne 3,32% et le CSI 300 progresse de 4,78%. Les indices sont en hausse alors que la banque centrale chinoise a officiellement lancé un mécanisme de swap visant à stimuler les marchés financiers avec un montant initial de 800 milliards de yuans (112,38 milliards de dollars ou 103,65 milliards d’euros).
En termes d’indicateurs économiques, le PIB chinois a augmenté de 4,6% sur un an au troisième trimestre, soit le rythme le plus faible depuis le début de 2023, mais les données sur la consommation et la production industrielle ont dépassé les attentes en septembre.
VALEURS À SUIVRE EN EUROPE :
CHANGEMENTS
Le dollar se dirige vendredi vers sa troisième hausse hebdomadaire consécutive (+0,7% à ce stade), aidé par une BCE perçue comme plus accommodante que la Fed et des statistiques américaines solides. La perspective d’une victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine du 5 novembre soutient également le billet vert, qui a atteint son plus haut niveau depuis deux mois et demi face à un panier de devises de référence, autour de 103 points.
L’euro a progressé de 0,07%, à 1,0839 $, tandis que la livre sterling GBP= s’est échangée à 1,3020 $ (+0,05 %).
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est stable à 4,0946%, après un bond d’environ 8 points la veille.
Les traders estiment désormais à 73,6% la probabilité d’une baisse des taux de 50 points de base lors des deux dernières réunions de la Fed cette année, contre 85,6% la veille, selon le baromètre FedWatch. du Groupe CME.
Le rendement du Bund allemand de même maturité remonte d’environ deux points de base, à 2,22% après une hausse de trois points la veille.
HUILE
Le marché pétrolier était en hausse vendredi mais se dirigeait vers sa plus forte perte hebdomadaire depuis plus d’un mois en raison des inquiétudes concernant la demande de brut.
Le Brent a augmenté de 0,35% à 74,71 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a augmenté de 0,47% à 71 dollars.
Le Brent et le WTI devraient chuter d’environ 6 % cette semaine, leur plus forte baisse hebdomadaire depuis le 2 septembre, après que l’OPEP et l’Agence internationale de l’énergie ont abaissé leurs prévisions concernant la demande mondiale de pétrole d’ici 2024 et 2025.
(Écrit par Claude Chendjou, édité par Augustin Turpin)