Ceux qui pensaient s’en débarrasser devront encore attendre. Les moustiques font des heures supplémentaires en ce mois d’octobre, alors que la fin de l’été devrait normalement signifier leur départ jusqu’à l’année prochaine. Les adieux étaient pourtant très attendus après une saison estivale compliquée qui a vu proliférer la population de moustiques, notamment en Paca.
La cause de leur présence persistante ? Des températures saisonnières plutôt douces et les fortes pluies de ces derniers jours qui favorisent leur développement. Il faudra donc attendre le retour du froid pour ne plus être dérangé.
« Octobre met fin au moustique tigre »
« Le mois d’octobre est décisif »indique Grégory L’ambert, entomologiste médical à l’EID Méditerranée (Accord Interdépartemental de Moustique du littoral méditerranéen), dont la mission est de contrôler les espèces de moustiques. « Octobre met un terme au moustique tigre lorsque les nuits deviennent plus froidesexplique le spécialiste. Toutefois, les températures actuelles restent compatibles avec son activité. De plus, À mesure que le temps commence à se rafraîchir, il cherche davantage à entrer dans les maisons, tout comme nous cherchons à nous réchauffer à l’intérieur. »
Quant aux autres espèces de moustiques – y compris ceux qui nous dérangent la nuit – ils ont entamé leur phase de déclin hivernal. « Ils disparaîtront avec l’arrivée du froid vers fin novembrerassure Grégory L’ambert. Même s’ils restent présents plus tard dans les zones côtières, là encore en raison de la douceur des températures. »
L’occasion de rappeler quelques précieux conseils : continuez à surveiller et surtout videz les récipients là où l’eau pourrait stagner autour de votre maison, faites attention aux caves, serres et vérandas où la végétation est très dense. Il est indispensable de supprimer ces zones dites larvaires.
Le réchauffement climatique en cause
Avec le réchauffement climatique, faut-il s’attendre à une cohabitation prolongée pour les années à venir ? « Les automnes et les hivers plus chauds auront tendance à favoriser l’activité persistante des moustiques, admet l’entomologiste médical. Même si nous devrions encore nous taire pendant les 50 prochaines années. Autre bonne nouvelle, le moustique tigre est une espèce qui ne peut pas survivre à l’hiver. Parce que les jours raccourcissent, ses œufs n’ont pas le temps d’éclore. »
En revanche, pendant les périodes froides, le moustique tigre mettra plus de temps à s’infecter – par le virus de la dengue -, et sera donc moins capable de le transmettre à l’homme.
Système de surveillance renforcé jusqu’en novembre
« Alors que la saison de surveillance n’est pas encore terminée, l’année 2024 est marquée par 2 records en France et dans la région Paca : celui du nombre d’épisodes de circulation indigène (porteurs de la dengue NDLR) et du nombre de cas indigènes.« , annonce également l’ARS Paca dans son dernier rapport.
Pour rappel, la dengue, le chikungunya et le Zika sont des maladies transmises par le moustique tigre, présent et actif entre les mois de mai et novembre. « Jusqu’à fin novembre, des interventions de démoustication seront menées autour des lieux fréquentés par les cas pour limiter les risques de transmission, indique l’agence. Ils aideront à tuer les moustiques avant qu’ils ne soient contaminés en piquant une personne infectée ou avant qu’ils n’infectent d’autres personnes. »
