ce que nous savons des vidéos devenues virales
Dans ces images insupportables issues de plusieurs vidéos devenues virales ce lundi matin 14 octobre, un incendie ravage des structures métalliques dans la nuit. Nous pouvons voir à quoi ressemblent des tentes extérieures. Les victimes fuient l’incendie, l’une d’elles enveloppée dans une couverture. Les hommes rassemblés devant l’horreur crient, impuissants. Dans l’une d’elles, apparaît une victime allongée dans un lit ravagé par les flammes. Une scène filmée par plusieurs personnes différentes.
« L’armée israélienne a attaqué l’hôpital d’Al-Aqsa, provoquant un incendie qui a tué quatre personnes et en a blessé de nombreuses autres.», peut-on lire ci-dessus une vidéo relayée par le compte X « The Middle East Eye », qui se décrit comme un média indépendant.
La frappe aérienne, reconnue par Israël, a touché la cour de cet hôpital qui abritait de nombreuses personnes déplacées à Deir al-Balah, au centre de Gaza, dans la nuit de dimanche à lundi. Selon Tsahal, relayé par leAFPelle visait « un centre de commandement« du Hamas.
« C’est la septième fois que l’enceinte de l’hôpital Al Aqsa est bombardée depuis mars 2024 ; dont trois fois en un mois », a rapporté ce lundi, sur X, l’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières. Par ailleurs, l’organisation fait état de cinq morts, et non quatre, et de 65 blessés lors de cette frappe. « Des familles brûlées vives dans une attaque israélienne« , a également partagé le quotidien libanais L’Orient de jour.
Si la frappe et l’incendie sont avérés, les vidéos montrant une personne en train d’être brûlée vive, relayées en masse par les journalistes, les internautes et les médias sur X, ont été rapidement remises en cause et qualifiées de propagande.Pallywoodien» (comprendre la propagande pro-palestinienne), selon certains témoignages.
Parmi elles, c’est notamment la vidéo choc filmée par le jeune activiste palestinien Saleh Al-Jafarawi, dit « M. Fafo », qui jette le doute sur la véracité des images. Dans sa vidéo vue près d’un million de fois rien que sur Instagram, on peut voir le crâne et le bras d’une personne allongée sur le dos, au milieu d’un brasier. Le vidéaste de 25 ans, fervent défenseur de la cause palestinienne, est régulièrement interrogé par les commentateurs pro-israéliens.
Une scène d’horreur bien réelle
Selon Libérer qui a pu authentifier cette image à travers plusieurs vidéos, cette scène très choquante est vraie. Elle a également été filmée par les photojournalistes Hani Abu Rezeq, Omar Aldirawi et Abdallah Alattar avec différents plans. Il y aurait donc au moins une victime brûlée vive dans cet incendie. D’autres vidéos du journaliste palestinien Abdallah Alattar et du photojournaliste Omar Aldirawi montraient également un homme coincé dans les décombres, agitant le bras, tandis que plusieurs hommes tentaient d’éteindre les flammes. Il n’y a actuellement aucune information quant à savoir s’il a survécu.
En revanche, rien ne permet d’certifier que la personne brûlée vive visible dans la vidéo de Saleh Al-Jafarawi était connectée à une intraveineuse, comme ont pu le croire certains internautes. Les médias TF1 Et France24 ont également effectué des travaux pour authentifier les images et confirmer l’authenticité de la scène.
Un portrait a été largement partagé sur les réseaux sociaux comme celui de la victime brûlée vive : celui de Shaban Al-Dadou, 19 ans. Comme le rapporte SkyNews, le jeune étudiant en ingénierie était encore en convalescence à al Aqsa après avoir été blessé au moment de l’incendie. Nous n’avons toutefois aucune certitude qu’il s’agisse de la victime brûlée vive dans les images largement relayées.
Interrogé par la cellule VérifierActualités de Libération, l’armée israélienne a expliqué avoir «a mené une frappe précise contre des terroristes qui opéraient dans un centre de commandement et de contrôle situé dans la zone d’un parking adjacent à l’hôpital Shuhada Al-Aqsa à Deir al-Balah« L’incendie qui s’est déclaré dans la cour de l’hôpital serait, selon elle, le résultat d’une seconde explosion.
Selon le Washington Post, journalistes présents dans la bande de Gaza, sur les lieux de l’incendie, ont indiqué que la grève aurait déclenché l’explosion de « bouteilles de gaz« Mais pour l’instant, il n’est pas possible de déterminer si les explosions visibles sur les images sont provoquées par du matériel militaire ou des bonbonnes de gaz.