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Alexeï Navalny décrit sa journée type en prison dans un extrait de ses mémoires

Une personne tient des bougies en hommage à l'opposant russe Alexeï Navalny, décédé dans une prison du nord de la Sibérie où il purgeait une peine de 19 ans de prison.
ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP Une personne tient des bougies en hommage à l’opposant russe Alexeï Navalny, décédé dans une prison du nord de la Sibérie où il purgeait une peine de 19 ans de prison.

ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP

Une personne tient des bougies en hommage à l’opposant russe Alexeï Navalny, décédé dans une prison du nord de la Sibérie où il purgeait une peine de 19 ans de prison.

RUSSIE – Un témoignage écrit en prison. Alors qu’il purgeait une peine de 19 ans pour « extrémisme », Dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique, l’opposant numéro un de Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, tenait un journal. Des extraits de ces écrits ont été publiés ce vendredi 11 octobre par le magazine The New Yorker, huit mois après la mort du militant à l’âge de 47 ans, dans une prison.

Dans les extraits, où des traits d’humour surgissent malgré la solitude et le confinement, l’opposant raconte, le 1er juillet 2022, une journée type. Il écrit d’abord : « Poutine, comme vous le savez, dort jusqu’à 10 heures du matin, puis nage dans la piscine et mange du fromage cottage avec du miel. Mais pour moi, 10 heures du matin, c’est l’heure du déjeuner, car le travail commence à 6h40.

Chaque matin, il faut se lever à 6h, faire rapidement son lit et s’habiller pour être prêt pour le « petit-déjeuner » à 6h20. A 6h40, le travail commence. « Au travail, on reste assis sept heures devant la machine à coudre, sur un tabouret plus bas que la hauteur des genoux »décrit Alexeï Navalny.

« Après le travail, vous continuez à vous asseoir quelques heures sur un banc en bois sous un portrait de Poutine. C’est ce que nous appelons une « activité disciplinaire ».poursuit l’adversaire. Une routine qui se répète tous les jours, jusqu’au week-end. « En théorie, le dimanche est un jour de congé. Mais dans l’administration Poutine, ce sont des experts en détente. Le dimanche, nous restons assis dans une pièce sur un banc en bois pendant dix heures. « , ironise le militant.

Un livre intitulé « Patriote », publié en plusieurs langues

Ces écrits reflètent aussi la douleur de sa solitude. « Il n’y aura personne à qui dire au revoir (…) Tous les anniversaires seront célébrés sans moi. Je ne verrai jamais mes petits-enfants. Je ne ferai l’objet d’aucune histoire familiale. Je ne serai sur aucune photo »est-il enregistré à la date du 22 mars 2022.

Tous les mémoires de Navalny ont été rassemblés dans un livre intitulé « Patriote »qui sortira dans le monde entier le 22 octobre. Une version en russe est également prévue, selon l’éditeur américain Knopf.

Pour David Remnick, rédacteur en chef du New Yorker, « « Il est impossible de lire le journal de prison de M. Navalny sans être indigné par le drame de ses souffrances et de sa mort. ». La mort du militant a suscité des condamnations unanimes dans les capitales occidentales, de nombreux dirigeants pointant du doigt Vladimir Poutine.

Dans les dernières lignes de l’extrait du journal publié par le New Yorker, le 17 janvier 2024, l’opposant confie qu’une question revient de manière récurrente parmi ses codétenus ou certains surveillants pénitentiaires : pourquoi est-il retourné en Russie, sachant que cela il s’est fait arrêter ? « Je ne veux pas abandonner mon pays ni le trahir. Si vos convictions ont du sens, vous devez être prêt à les défendre et à faire des sacrifices si nécessaire. »il répond.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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