«Cela rend les médecins et les patients plus sûrs», une start-up révolutionne le diagnostic de l’épilepsie grâce à l’intelligence artificielle
C’est une découverte qui pourrait révolutionner le traitement de l’épilepsie. Une start-up toulousaine, Avrio Medech, s’appuie sur l’intelligence artificielle pour détecter des marqueurs de maladies. Cette innovation bénéficiera aux 200 000 patients encore résistants aux traitements médicamenteux.
Quand l’intelligence artificielle se met au service de la médecine. Coup de projecteur sur Halyzia, une innovation développée par une start-up toulousaine et destinée aux patients épileptiques.
C’est un espoir pour les patients épileptiques qui résistent aux traitements médicamenteux ou qui ne supportent pas leurs effets secondaires. Et ils sont nombreux en France, quelque 200 000, soit un tiers des malades.
« Pour ces patients, une opération doit être prévue« , explique Karine Seymour, présidente d’Avrio Medtech. « Elle est précédée d’une exploration invasive avec implantation d’électrodes dans le cerveau. Il faut attendre qu’une crise survienne pour avoir une idée de la zone touchée et malgré l’opération, près de la moitié des patients ont à nouveau des crises après 5 ans.« .
L’épilepsie touche aujourd’hui 1% de la population française avec des origines très variées : génétiques, vasculaires ou encore traumatisme crânien. Si on stabilise les patients, on ne les soigne pas définitivement. Mais le diagnostic pourrait être amélioré avec Halyzia développée par la start-up Avrio Medtech, basée à Labastide-Beauvoir près de Toulouse.
« Il a fallu 10 ans de recherche pour développer cet algorithme breveté » témoigne Karine Seymour. « L’intelligence artificielle permet de détecter les biomarqueurs de l’épilepsie en dehors des périodes de crises, car l’appareil est sensible aux micro-oscillations non visibles à l’œil nu.
Tout a commencé par une thèse de doctorat au CERCO, le centre d’études sur la recherche sur le cerveau. Le projet consistait à transformer ces signaux quasi invisibles en images. L’intelligence artificielle a ensuite été entraînée pour les identifier. Le chercheur a fait appel à l’ENAC pour ses compétences en visualisation de données.
« C’est l’exemple parfait pour comprendre comment les compétences de l’aviation civile peuvent améliorer un diagnostic médical », se réjouit Karine Seymour. « A terme, il y a un gain de temps d’hospitalisation, car il n’y a plus besoin d’attendre la crise. Mais aussi une fiabilité du diagnostic sur la zone exacte du cerveau touchée par la maladie, qui permet de sécuriser le médecin et le patient ».
La start-up débute sa prospection auprès des 16 centres hospitaliers spécialisés dans ces examens en France. L’objectif est d’entamer des phases de tests en milieu hospitalier dans le cadre de projets de recherche, pour obtenir le précieux marquage CE. Si tout se passe bien, le dispositif pourrait être homologué courant 2026.
Mais la découverte est déjà saluée par les spécialistes. La start-up Avrio Medtech a reçu ce mardi 8 octobre le trophée de l’innovation dans la catégorie « produits et services du futur », lors du congrès Occitanie Innov’ à Toulouse.