« Il m’a dit qu’elle avait aimé la vidéo », raconte le coaccusé
Les justifications de Vincent C., l’un des co-accusés des viols de Mazan, ont poussé Gisèle Pelicot à quitter la salle d’audience, dégoûtée. Alors que l’homme de 42 ans assurait qu’il n’avait pas eu l’intention ni le sentiment de commettre un viol, la victime s’est levée et a déclaré : « Je ne supporte pas ça ! « .
Vincent C. s’est rendu chez Gisèle et Dominique Pelicot en octobre 2019 et janvier 2020, après avoir communiqué en ligne avec cette dernière, a-t-il confirmé devant le tribunal correctionnel du Vaucluse, où il est jugé aux côtés de 50 autres prévenus, dont Dominique Pelicot. Ce mercredi, l’accusé a affirmé être revenu une seconde fois au domicile des Pélicot parce que le mari lui avait dit que sa femme avait « apprécié » la vidéo de sa première visite.
« En ce moment, je trouve ça bizarre »
Arrivé sur place, une première fois, à Mazan, cette petite ville du Vaucluse où résidait le couple, cet homme, alcoolique depuis l’adolescence et adepte du libertinage, est accueilli par le mari, qui lui aurait dit : « Viens, elle a pris son somnifère, on va aller la réveiller. Comme le montre une vidéo diffusée à l’audience, devant le tribunal correctionnel du Vaucluse, à Avignon, et comme le reconnaît Vincent C., Gisèle Pelicot, allongée sur le côté, reste inerte pendant que les deux hommes procèdent à des pénétrations.
« Sur le moment, je trouvais ça étrange, mais je me sentais en confiance, je pensais que j’allais être invité par le couple. Je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse faire ça à sa femme dans son dos », explique-t-il.
« Nous avons regardé la vidéo et elle l’a aimé »
Trois mois plus tard, il s’entretient à nouveau sur Internet, sur le site coco.fr, avec Dominique Pelicot. « Je lui fais remarquer que je suis déjà venu ici et que j’ai trouvé ça bizarre. Il m’a dit « Non, on a regardé la vidéo et elle a aimé ». Cela a fermé les portes du doute», a-t-il expliqué mercredi. Il revient à Mazan et, en même temps que Dominique Pelicot, il commet à nouveau plusieurs actes sexuels sur Gisèle Pelicot, toujours inerte et dont les profonds ronflements ne s’arrêtent pas, selon la deuxième vidéo visionnée à l’audience.
Notre dossier sur l’affaire Pélicot
« Tu n’as pas eu un flash indiquant que quelque chose n’allait pas ? » », demande le président du tribunal. « La vérité, c’est que je n’y pense pas pour le moment », répond-il. S’il reconnaît la matérialité des faits, Vincent C. a également répété mercredi qu’il n’admettait pas avoir eu l’intention de commettre un viol ni l’avoir perçu comme tel à l’époque. L’accusé n’a pas regardé les vidéos des viols, contrairement à Gisèle Pelicot. A quelques mètres de son ex-femme, Dominique Pelicot, sur le banc des accusés, s’est caché le visage et s’est bouché les oreilles lors de la projection.