Divertissement

Au musée d’Orsay, l’impressionniste Gustave Caillebotte éblouit sous toutes ses facettes

Alors que nous célébrons toute l’année les 150 ans de l’impressionnisme, quelle meilleure conclusion que la magnifique exposition consacrée par le musée d’Orsay à Gustave Caillebotte, le plus méconnu et secret des peintres impressionnistes.

France Télévisions – Culture Edito

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"Périssoires sur Yerres" de Gustave Caillebotte, 1877. Huile sur toile 88,9 x 116,2 cm Washington, National Gallery of Art, Collection de M. et Mme Paul Mellon 1985.64.6. (IMAGE AVEC L'AUTORISATION DE LA NATIONAL GALLERY OF ART, WASHINGTON)

Le musée d’Orsay consacre une vaste et magistrale exposition au peintre Gustave Caillebotte (1848-1894) du 8 octobre au 19 janvier 2025. Il faut y courir. Car malgré un choix restreint d’œuvres autour du thème « Peindre des hommes », on découvre ou redécouvre son art novateur sous tous ses aspects.

Gustave Caillebotte comptait beaucoup pour les impressionnistes. Pourtant, 150 ans après la naissance du mouvement célébré cette année dans toute la France, et s’il a peint plus de 500 tableaux, il reste le plus méconnu d’entre eux. Pour quelle raison ? Issu d’une famille aisée, Caillebotte a beaucoup fait pour ses amis peintres, Monet, Renoir, Degas, Sisley, Cézanne, Manet, Pissarro, en organisant des expositions et en leur achetant de nombreuses œuvres.

Jusqu’au bout, il soutient ses pairs en tant que mécène et œuvre pour ce mouvement artistique auquel il croit, léguant à l’État sa collection de quelque 70 tableaux impressionnistes, avec obligation de les exposer, héritage que l’on peut admirer sur au cinquième étage du musée d’Orsay dans deux salles où ils ont été exceptionnellement réunis.

"Des plaisanciers ramant sur l'Yerres" de Gustave Caillebotte, 1877. Huile sur toile, 80,5 x 116,5 cm. Collection privée. (IMAGES BRIDGEMAN)

Pourtant, en héritier qui n’avait pas besoin de monétiser ses œuvres pour vivre, Gustave Caillebotte ne vendit quasiment aucun de ses tableaux. Et aucun de ses tableaux ne figure non plus dans son legs à l’État, même si certains, dont son chef-d’œuvre Raboteuses de parquetfurent finalement ajoutés par ses légataires. Ce qui explique que, bien qu’il fût célèbre en son temps comme mécène et collectionneur, son œuvre fut longtemps mise de côté avant de recevoir une juste reconnaissance.

En 1994, une première grande rétrospective Caillebotte est présentée au musée d’Orsay à l’occasion du centenaire de la mort de cet artiste talentueux, qui ne se distinguait pas de ses camarades, se montrant même particulièrement novateur. Trente ans après cette première pierre qui l’a mis en lumière de manière retentissante, le musée d’Orsay revient en action.

Il s’agit cette fois d’aller un peu plus loin, en questionnant son œuvre avec une idée forte : montrer le regard du peintre sur la masculinité et la représentation des hommes à la fin du XIXème siècle.e siècle. Parce que « 70 % des peintures de figures de Caillebotte représentent des hommes. »et des hommes modernes de son temps, souligne le conservateur en chef Paul Perrin. Cependant, sa peinture étant très biographique – il peint essentiellement son quotidien et ceux qui l’entourent – ​​»les hommes qu’il montre dans ses tableaux sont toujours le reflet de sa propre identité, de ses propres questionnements et de son idéal de virilité.ajoute Paul Perrin.

Cette approche originale de l’œuvre de Caillebotte n’a jamais fait l’objet d’une telle exposition. Ce cadre thématique, qui exclut de fait les natures mortes et les paysages, permet néanmoins d’embrasser l’étendue de son talent et tous les thèmes qui traversent sa vie et son œuvre.

Parisien et témoin de son époque, il est le peintre de l’urbanité et le grand chantier haussmannien de la capitale, comme on le voit dans la salle « La ville est à nous », avec notamment le plus grand tableau jamais peint par l’artiste, rue de Paris ; Temps pluvieuxprêté par l’Art Institute of Chicago.

Il immortalise également des scènes du monde du travail – comme dans Raboteuses de parquet Et Peintres en bâtiment – que son cercle d’amis bourgeois, tous célibataires comme lui, se réunissait notamment dans Jeu de Bézigue. L’artiste se passionne également pour l’horticulture et la navigation, comme en témoignent de nombreux tableaux représentant des plaisanciers ramant sur l’Yerres et des personnages dans le jardin, en Normandie ou au Petit-Genevilliers, où il termina sa vie.

A travers 144 œuvres et documents, dont 65 peintures, dont des chefs-d’œuvre Jeune homme à sa fenêtre, Fête en bateau, Homme dans le bain Ou Le pont de l’Europeon peut apprécier les multiples facettes de cet artiste qui a tracé un chemin unique, particulièrement novateur dans le choix de ses sujets, mais aussi dans l’audace de ses cadrages et de ses points de vue.

Parce que cette exposition comprend une majorité de prêts provenant de collections privées et de musées, et parce qu’elle a été organisée en partenariat avec l’Art Institute of Chicago et le J.Paul Getty Museum de Los Angeles, deux musées où elle sera présentée l’année prochaine, cette la collection d’œuvres est exceptionnelle et nous ne les reverrons pas ensemble de sitôt. Pourtant, voir ces tableaux « en vrai » et dans l’ordre chronologique de cet accrochage où l’artiste semble se diriger inexorablement vers la lumière, permet véritablement d’être ébloui par son talent.

Exposition « Caillebotte, peindre des hommes » au musée d’Orsay, du 8 octobre 2024 au 19 janvier 2025. Esplanade Valéry Giscard d’Estaing, 75007 Paris. Tous les jours sauf le lundi 1er mai et 25 décembre, de 9h30 à 18h avec nocturne le jeudi jusqu’à 21h45

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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