Les États membres doivent reconnaître un changement de genre obtenu ailleurs dans l’UE, selon la justice européenne
Le refus d’un État membre de« inscrire sur l’acte de naissance d’un ressortissant le changement de prénom et d’identité de genre légalement acquis dans un autre État membre est contraire au droit de l’Union » Union européenne, a déclaré la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dans un arrêt rendu vendredi 4 octobre. Cette dernière a réglé la question en statuant sur le cas d’un citoyen transgenre roumain qui a fait les démarches au Royaume-Uni, avant Brexit.
Un tel rejet « entrave l’exercice du droit de libre circulation et de séjour »la divergence entre les identités créant « problèmes » dans la vie quotidienne « ainsi que de graves inconvénients professionnels, administratifs et privés »explique la CJUE. Le tribunal ajoute qu’il ne s’agit pas « non justifié » de « contraindre la personne concernée à entamer une nouvelle procédure » en Roumanie, avec le « risque que cela conduise à un résultat différent »dans ce pays d’Europe de l’Est peu sensible aux droits des minorités sexuelles.
La CJUE, dont le siège est basé à Luxembourg, a été saisie par un tribunal de Bucarest après la plainte déposée par Arian Mirzarafie-Ahi. Cet homme transgenre, possédant la double nationalité roumaine et britannique, a été confronté au refus des autorités roumaines de lui délivrer un nouvel acte de naissance. Selon le tribunal, le Brexit n’a aucune incidence sur le litige, la modification ayant été obtenue avant la sortie effective du Royaume-Uni de l’UE.
L’association Accept, qui défend les droits des personnes LGBT+ en Roumanie, accueillie lors d’une conférence de presse « une grande victoire pour les personnes transgenres »rappelant que c’est le « premier jugement » de ce type de la CJUE.