un Libanais raconte la perte de sa femme et de son enfant de 4 ans après les bombardements israéliens
Franceinfo a recueilli le témoignage de Mohammad. Cet habitant de la plaine de la Bekaa, au Liban, a été victime d’une frappe il y a maintenant un peu plus d’une semaine, alors qu’Israël commençait à lancer des attaques massives à travers le pays.
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Mohammad a toujours les deux bras en écharpe. Des ligaments ont été sectionnés lorsqu’un missile a touché sa maison dans le village de Nabi Aila, près de la ville de Zakhle, dans la plaine de Beekaa au Liban. Une région touchée par les bombardements de l’armée israélienne dans la guerre entre l’Etat hébreu et le Hezbollah.
A peine sorti de l’hôpital de Beyrouth, toujours hagard, l’entrepreneur, qui importe du chocolat dans le pays, ne cesse de revivre le film de cette journée d’horreur, le 23 septembre. « Nous étions chez nous et nous avons reçu un message nous disant que nous devions quitter le village avant 5 heures du matin, qu’ils allaient bombarder à ce moment-là.dit-il. Mais comme nous n’avions rien à voir avec le conflit, nous avons pensé que nous n’avions pas besoin de partir. »
Et l’impensable s’est produit avec la mort de son fils de 4 ans et de sa femme, Dina, qui travaillait pour l’agence des Nations Unies pour les réfugiés. « Je ne ressens littéralement plus rienconfie Mohammad. Alors, Israël a-t-il déclenché une incursion ? Ils n’ont pas commencé ? La guerre a-t-elle commencé ? Je m’en fous, désolé de parler comme ça.
« Je viens de subir une perte immense, plus rien ne me rendra heureux. Je suis très fatigué, je ne ressens plus rien.
Mohammed, Libanaissur franceinfo
Désormais, la seule chose qui compte pour Mohammad, c’est de revoir bientôt Adam, son fils de 7 ans toujours hospitalisé. « Il a été blessé à l’œil, il a des brûlures au visage et aussi au dos.détaille le Libanais. Il est blessé à la jambe. Il va mieux, mais il a besoin de temps. Je ne sais pas s’il sera à nouveau en bonne santé à 100 %, mais j’espère qu’il se rétablira. »
Le petit garçon ne sait pas encore que sa mère et son frère sont morts dans cette attaque et que son père a été grièvement blessé. Il va falloir tout lui dire, explique Mohammad, très progressivement, avec l’aide d’un psychologue.