Dans la voix de Louise Fiche, anxiété et colère se mélangent. A partir de ce vendredi 4 octobre 2024, cette habitante de Saint-Yvi se retrouvera sans solution pour son fils François, aveugle et atteint de troubles du spectre autistique. Jusqu’en 2020, il était hébergé dans un Ehpad du Finistère Sud. Mais pendant la crise sanitaire, Louise Fiche a décidé de le retirer de l’établissement en raison de désaccords.
Pendant quatre ans, la mère et le fils ont vécu ensemble dans la maison familiale. Saint-Yvienne, handicapée, répond au quotidien aux besoins de François, qui nécessite une attention constante. En parallèle, la sexagénaire entreprend des démarches pour lui trouver un autre logement. « Évidemment, je vieillis et je n’ai plus l’énergie de mes 20 ans. François serait bien mieux dans un lieu adapté à ses besoins avec des personnes de son âge », déclare la mère de quatre enfants, dont un handicapé.
« Si demain je ne suis plus là, qui s’occupera de lui ? »
Si jusqu’à présent, elle parvenait encore à prendre soin de son fils, la situation s’est soudainement aggravée début septembre 2024. « J’ai dû me faire opérer du genou pour une prothèse totale. Je dois désormais faire de la rééducation à Douarnenez toutes les demi-journées de la semaine. Et cela va durer bien plus longtemps que prévu », explique Louise Fiche. Un état de santé difficilement conciliable avec les soins quotidiens de son fils de 38 ans, à court terme mais aussi à long terme. « Si je ne suis pas là demain, alors qui s’occupera de lui ? », se demande-t-elle.
« Un cri de détresse »
Problème : la maman ne trouve que portes closes malgré ses multiples demandes et relances. « J’ai contacté plus de 20 foyers dans toute la Bretagne et jusqu’à Nantes. J’ai aussi écrit à l’ARS et à d’autres services pour expliquer ma situation… A chaque fois, on me dit qu’il n’y a pas de place et que je dois m’inscrire sur liste d’attente », se désespère Saint-Yvienne, qui se dit « fatiguée et épuisée ». ».
Lors de l’opération de Louise Fiche, François a pu être hébergé dans un centre d’accueil spécialisé (MAS) dans les Côtes-d’Armor. Mais seulement pour une courte période, jusqu’à ce vendredi 4 octobre. « Eux aussi sont au complet et je comprends très bien qu’ils ne puissent pas le garder éternellement », dit-elle, résignée.
Sans solution, Louise Fiche n’a désormais d’autre choix que de jeter une bouteille à la mer. « C’est un cri de détresse et je suis loin d’être le seul dans cette situation délicate où rien ne bouge. » elle soupire.
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