La France face au gouffre de la dette et du déficit : ces 10 chiffres qui donnent le vertige
TF1 et LCI se mobilisent ce lundi à 20 heures, en partenariat avec Le Point, pour une page et une émission spéciale intitulée : « La France vit-elle au-dessus de ses moyens ? »
L’état de nos comptes publics déclenche l’alarme tant à Bercy qu’au niveau de l’Union européenne.
Voici les 10 chiffres inquiétants.
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La France vit-elle au-dessus de ses moyens ?
« La situation de nos finances est grave. » A peine nommé, le nouveau ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a alerté sur l’état des comptes publics français. Et les chiffres semblent lui donner raison, alors que le projet de loi de finances pour 2025 doit être présenté aux parlementaires lors de « la semaine du 9 octobre ». Un budget sous pression, alors que la France fait actuellement l’objet d’une procédure de déficit excessif devant la Commission européenne. Voici 10 chiffres qui mettent en lumière les dérapages des comptes publics.
Un déficit plus important que prévu
6%. Laurent Saint-Martin a prévenu, mercredi 25 septembre, que le déficit public français « risque de dépassement » 6% du PIB cette année, contre 5,1% initialement attendu. Selon le ministre du Budget, cette situation s’explique par « deux raisons » : recettes fiscales «moins important que prévu» avec croissance « davantage porté par les exportations que par la consommation », générant moins de TVA que prévu et de dépenses des collectivités locales « supérieure à la trajectoire prévue, de l’ordre de 16 milliards d’euros pour 2024 ».
173. En 2023, on estime que les dépenses de l’État atteindront 454 milliards d’euros avec un déficit de 173 milliards d’euros, soit un trou de dépenses de 38%. C’est comme si un ménage gagnait 1000 euros par mois et dépensait 1380 euros.
Une dette qui explose
112. Selon les chiffres de l’Insee publiés vendredi 27 septembre, au terme du deuxième trimestre 2024, la dette publique de la France s’élève à 112% du PIB, après 110,5% au premier trimestre. « Comme au trimestre précédent, l’augmentation de la dette publique s’accompagne d’une hausse de la trésorerie des administrations publiques (+16,4 milliards d’euros), atténuée en partie par des cessions d’actifs, de sorte que la dette nette augmente un peu moins (+58,1) que la dette brute et s’élève à 103,5% du PIB », détaille l’Insee.
3228.4. La dette publique de la France, qui a massivement augmenté depuis la crise sanitaire du Covid-19, a augmenté de 68,9 milliards d’euros, pour atteindre 3.228,4 milliards d’euros entre avril et juin, a précisé l’Institut national de la statistique.
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69.9. La hausse de la dette enregistrée au deuxième trimestre provient essentiellement de la hausse de la dette de l’Etat (+69,9 milliards d’euros). La dette des administrations de la Sécurité sociale a également augmenté, de 4 milliards d’euros. En revanche, la dette des différents organes de l’administration centrale s’est contractée de 4,7 milliards d’euros, et celle des administrations publiques locales de 0,3 milliard d’euros.
Un emprunt difficile
18. Le taux d’emprunt à 10 ans de la France a dépassé jeudi celui de l’Espagne sur le marché de la dette, une première depuis près de 18 ans, au moment où le dérapage du déficit français inquiète les investisseurs. Vers 11 heures GMT, le taux d’emprunt français à 10 ans s’établissait à 2,94% et son équivalent espagnol atteignait 2,93%. Il n’était pas arrivé de voir le taux d’intérêt français à cette échéance dépasser son équivalent espagnol depuis le 16 novembre 2006.
300. Le programme d’emprunt de la France sur les marchés pourrait dépasser le seuil symbolique des 300 milliards d’euros en 2025, après le record de 285 milliards cette année. La somme pourrait même atteindre 330 ou 340 milliards d’euros, selon Les Échos (nouvelle fenêtre). Pas forcément problématique pour Paris puisque l’Agence France Trésor, chargée de lever et de gérer la dette française, émet facilement plusieurs milliards d’euros de bons du Trésor assimilables chaque semaine.
Difficultés avec l’Europe
7. La France, comme six autres pays de la zone euro, fait l’objet d’une procédure de déficit excessif (nouvelle fenêtre)par la Commission européenne, règles européennes introduites en 1997 les limitant à 3 et 60 % du PIB (contre 5,5 et 112 % pour la France). Au sein de l’UE, seules la Grèce et l’Italie sont dans une situation pire que la France. Le ministre de l’Économie Antoine Armand (nouvelle fenêtre)a également révélé que Paris avait obtenu de Bruxelles un délai jusqu’au 31 octobre pour présenter sa trajectoire pluriannuelle des finances publiques. La date limite initiale était le 20 septembre.
2.8. Si elle ne fait aucun effort, la France pourrait, selon les textes et très théoriquement, être sanctionnée l’été prochain : jusqu’à 0,1% de son PIB sur un an, soit 2,8 milliards d’euros, selon les chercheurs. Cependant, aucun État de l’UE n’a été sanctionné depuis l’introduction de ces règles, en partie parce que l’idée d’imposer de lourdes sanctions financières à un pays en difficulté budgétaire est considérée par beaucoup comme contre-intuitive. La France pourrait donc échapper aux sanctions en proposant des mesures d’économies, même si celles-ci ne vont pas au rythme demandé par les autorités européennes.