Menhirs à 500 mètres des éoliennes. La justice interdit leur construction
L’autorisation de construire et d’exploiter trois éoliennes à Porspoder (Finistère) a été annulée par la justice le 1er octobre. Le juge a jugé que plusieurs menhirs classés monuments historiques étaient trop proches du site.
« Le projet cause des dommages excessifs tant au paysage environnant qu’au patrimoine archéologique.« , a écrit la cour administrative d’appel de Nantes dans un arrêt rendu mardi, annulant l’autorisation environnementale accordée par le préfet du Finistère en 2022.
Le site prévu jouxte en effet « les menhirs de Kergadiou dont l’un dressé et l’autre couché, situés à 540 mètres de l’éolienne n°1. 3« , souligne le tribunal dans un communiqué. « Aucun relief ni obstacle naturel ne sépare les éoliennes contestées de ces menhirs de granit rose, classés monuments historiques par arrêté du 25 septembre 1883, menhirs qui constituent des repères dans le paysage.« , constate le tribunal.
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« Par leur proximité et leur hauteur, les éoliennes contestées auraient pour effet de perturber le rapport d’échelle de ces menhirs, et plus particulièrement du menhir debout de Kergadiou, à leur environnement paysager.« , insiste-t-elle.
Le tribunal souligne en outre que le projet contesté est situé entre 1 000 et 1 750 mètres de nombreux autres sites mégalithiques classés monuments historiques, tels que le menhir de Kérouézel, les menhirs de Traon-Igou et ceux de Mesdoun, les menhirs, les pierres couchées et les alignements. de Saint-Dénéc ou le dolmen dit de Mezou Poulyot à Kerménou.
Situé à une cinquantaine de mètres d’altitude et à trois kilomètres de la côte, le projet aurait également «l’effet de générer, dans le paysage préservé et ouvert, des co-visibilités importantes« , notamment avec le parc naturel marin d’Iroise, les îles d’Ouessant et de Molène, le phare du Four, la presqu’île Saint-Laurent ou encore la route touristique de Landunvez.
La justice avait reçu un recours contre ce projet de parc éolien émanant de riverains ainsi que de l’association de protection de l’Aber Ildut et de l’association Sauvegarde Paysages d’Iroise.
Dans son jugement, le tribunal rappelle que l’architecte des bâtiments de France avait rendu plusieurs avis défavorables à ce projet, ainsi que les communes de Plourin et de Lanildut et le commissaire enquêteur. Cela n’a pas empêché le préfet d’autoriser le projet par arrêté du 28 juillet 2022.
(Avec l’AFP)