Comment le Royaume-Uni a définitivement abandonné le charbon
Lundi 30 septembre, la centrale à charbon de Ratcliffe-on-Soar, au Royaume-Uni, fermera ses portes. Depuis la fin des années 1960, ses grandes cheminées dominaient le paysage monotone de ce coin du Nottinghamshire, à l’est des Midlands. La centrale était la dernière centrale électrique au charbon encore en activité au Royaume-Uni et sa fermeture fait du pays le premier membre du G7 à éliminer définitivement le charbon.
Même si le moment est largement symbolique – le charbon ne représente qu’environ 1 % de la production électrique nationale – il n’en reste pas moins très significatif, l’existence de l’Empire britannique étant longtemps dépendante en grande partie de ce combustible. qualifié d’or noir mais qui est l’un des pires émetteurs de CO2 dans l’atmosphère.
La première révolution industrielle ne serait pas née au Royaume-Uni, entre Manchester, Doncaster et Newcastle-upon-Tyne sans la présence de financiers aventureux, d’ingénieurs entreprenants (James Watt, George Stephenson) ni surtout sans la présence d’énormes réserves de charbon. dans son sous-sol, depuis les vallées du Pays de Galles jusqu’aux bassins houillers du comté de Durham, du Yorkshire et de la péninsule de Fife, au nord d’Edimbourg. Le combustible était exploité depuis le Moyen Âge mais la découverte de la machine à vapeur et son utilisation dans les mines permirent l’explosion de son exploitation et de son utilisation, pour la locomotion, le chauffage ou la production d’électricité.
Conçue par Edison Electrict Light Company, la société de Thomas Edison (inventeur de l’ampoule électrique), la première centrale électrique au charbon britannique a ouvert ses portes en 1882 dans le quartier de Holborn, au cœur de Londres, pour approvisionner les particuliers fortunés et les industries de l’Est. Le succès fut rapide, les centrales électriques au charbon se multiplièrent, d’abord au cœur des villes, puis en périphérie, à mesure que les autorités prenaient conscience des dangers pour la santé publique des épisodes de « smog » au cœur de Londres. En 1920, 90 % de l’électricité du pays était produite à partir du charbon et le Royaume-Uni était le premier exportateur mondial de combustible jusqu’à l’aube de la Seconde Guerre mondiale.
Le déclin a commencé dans les années 1970
Le charbon a aussi façonné son histoire sociale tout comme ses paysages, encore parsemés de « villages de fosses » (villages miniers) dans le Yorkshire ou le comté de Durham. Les premières lois visant à protéger les travailleurs ont été adoptées au milieu du XIXe siècle.e siècle, pour interdire le travail des femmes et des enfants de moins de 10 ans dans les mines. Les premiers syndicats sont issus des « loges » (associations) de mineurs, souvent créées par des membres de l’Église méthodiste (branche du protestantisme). Dès les années 1950, le Syndicat national des mineurs (NUM) est un interlocuteur incontournable du pouvoir ; ses appels à la grève paralysèrent le pays en 1972 ou 1974.
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