Les Elites françaises « manquaient d’effectifs » – Actualités
Avec plusieurs cartes dans son jeu, l’équipe de France Elite Féminine s’attendait à quelque chose de complètement différent du Championnat du Monde disputé ce samedi à Zurich (Suisse). Les protégés de Paul Brousse ont dû se contenter d’une 12e place acquise par Juliette Labous, tandis que la deuxième tricolore, Evita Muzic, a pris place en queue de peloton du Top 30, à plus de dix minutes de la gagnante Lotte Kopecky (voir le classement). « On espérait mieux, nous sommes déçus. Nous étions là pour essayer de gagner cette course et au final, nous n’avons pas été dans le coup dans le money time »noté avec DirectVélo l’entraîneur national.
CÉDRINE KERBAOL SACRIFIÉE
En réalité, les Françaises n’ont jamais vraiment existé, même avant le money time. « Ça a commencé très vite, c’était très dur dès le début. Mais ce qui ne s’est pas passé comme prévu, c’est que nous n’étions plus en infériorité numérique après seulement 40 à 50 kilomètres.rapporte Cédrine Kerbaol. Nous avions normalement deux ou trois filles qui étaient là pour nous aider et s’impliquer. Quand les échappés sont partis, nous ne nous sommes pas retrouvés devant ». Le plan change et à 90 kilomètres de l’arrivée, le Breton est déjà engagé. « Quand vous sacrifiez une fille que vous attendiez en finale jusqu’à présent, c’est parce que c’est un mauvais début. C’est le tournant de notre course”affirme Paul Brousse qui souhaite souligner «l’état d’esprit irréprochable» de son groupe.
Derrière, seules Juliette Labous et Evita Muzic restaient pour tenter d’exister. De son côté, Pauline Ferrand-Prévot, dont le retour sur la route était très attendu, a abandonné après 2h30 de course. « Elle était là pour aider l’équipe, pas pour être là lors de la finale. Au début, elle se sentait très bien physiquement. Il n’y a eu aucun problème de placement, assure Paul Brousse. Elle a essayé de manger beaucoup parce que nous lui avons dit que c’était une priorité par rapport aux commentaires. Mais elle souffrait de problèmes intestinaux, elle avait un peu de vomissements.
« JAMAIS ÉTÉ EN CONTRÔLE »
Alors que la championne olympique de VTT se trouvait dans le bus de l’équipe de France, Evita Muzic a fait savoir à Juliette Labous qu’elle n’était pas au mieux de sa forme. Un nouveau coup dur puisque la Jurassienne était initialement la toute dernière carte de l’équipe de France, grâce à son élan de vitesse. « J’étais juste en train de me faire lâcher et de revenir, donc à la fin je me suis sacrifié pour rouler même si je n’ai pas réussi à rattraper du temps. Sur le plat, ce n’est pas mon exercice préféré. J’ai fini du mieux que j’ai pu. ». Réfrigérée dès son arrivée, Evita Muzic n’a pas été favorisée par la météo. « Peut-être que ce n’est pas ce qu’elle préfère, ça la handicape »imagine Paul Brousse. C’est ce que confirme l’ancien Champion de France. « Je manquais de force, j’ai perdu un peu de poids ces dernières semaines quand j’étais malade. Les conditions du jour n’ont pas aidé.
Mais alors que la France a été malmenée depuis le début, Juliette Labous semble encore capable de tirer son épingle du jeu. Elle a même attaqué à 43 kilomètres de l’arrivée mais les Néerlandaises ne lui ont laissé aucune marge. Pire, elle est contrée par Riejanne Markus (Pays-Bas) et Justine Ghekiere (Belgique) qui provoquent le bon coup. Moins bien en finale (lire ici), Juliette Labous ne pourra pas accompagner les quelques grands noms qui reviendront sur le devant de la course. Au final, ce sont six filles qui se disputent la victoire. Déçues, les Françaises cherchaient déjà à voir plus loin quelques minutes après la course. « Nous reviendrons plus forts l’année prochaine »promet Evita Muzic. Il le faudra sur un parcours rwandais encore plus difficile. « Ce qui nous manque aujourd’hui, c’est un peu plus d’effectifs alors qu’ils sont encore 25. Si on avait eu deux ou trois filles encore fortes, il y en aurait eu une devantpense Paul Brousse. Au final, nous n’avons jamais eu le contrôle sauf lorsque Juliette s’est essayée. Au-delà de ça, nous sommes vraiment restés en retrait.
Patrick Pichon – FFC