Il est arrivé à Bruxelles : ce que le pape François est venu faire en Belgique
Après une journée au Luxembourg, François, 87 ans, est arrivé jeudi soir à Bruxelles pour trois jours. Elle est très attendue par les victimes de viols ou d’agressions sexuelles sur mineurs qui réclament des positions fortes. Le pape argentin, qui a promis « tolérance zéro » à ce sujet, doit recevoir en fin de journée 15 victimes, hommes et femmes, à la nonciature (l’ambassade du Saint-Siège), a indiqué à l’AFP une source proche du dossier. . Une rencontre » discrètement » selon l’Église belge qui dit vouloir protéger l’anonymat de ces personnes.
L’affaire a refait surface à l’automne 2023 avec la diffusion d’un documentaire choc dans lequel des victimes révélaient un secret parfois enfoui depuis des décennies, beaucoup déplorant une omerta dans l’Église pour protéger les agresseurs et le fait de ne jamais avoir pu obtenir justice. Dans une lettre ouverte publiée début septembre par le quotidien Le Soir, les victimes ont réclamé une parole forte de François, lui demandant d’établir une démarche de réparation financière, d’organiser un « réflexion de fond » sur le célibat des prêtres et « renforcer le travail de libération de la parole, qui n’en est en réalité qu’à ses balbutiements » « .
De l’Irlande à l’Allemagne en passant par les États-Unis, la multiplication des scandales sexuels dans l’Église a constitué l’un des défis les plus douloureux pour le pape François, qui a demandé pardon aux victimes et créé une commission consultative pour la protection des mineurs au Vatican. Parmi les mesures prises depuis 2019 figurent la levée du secret pontifical sur les violences sexuelles commises par le clergé, l’obligation pour les religieux et les laïcs de signaler tout cas à leur hiérarchie, ou encore la mise en place de plateformes d’écoute dans les diocèses du monde. entier. Mais le secret de la confession reste absolu.
Moins d’un Belge sur deux est catholique
Preuve que le sujet est extrêmement sensible, le primat de Belgique Luc Terlinden a dû s’expliquer jeudi sur le choix malheureux – finalement abandonné – de puiser dans le répertoire d’un prêtre-compositeur soupçonné de violences sexuelles pour la musique ponctuant la messe du pape dimanche à Stade Roi-Baudouin. « Le suivi des auteurs est un sujet qu’il faudra examiner attentivement, à partir de lundi, après la visite du Pape », a déclaré Mgr Terlinden. « Nous devons y réfléchir sérieusement, avec l’aide d’avocats et de psychologues. »
Vendredi matin, François sera reçu par le roi Philippe au château de Laeken où il doit s’entretenir à 10 heures avec les autorités du pays. Aucun entretien officiel n’est prévu à ce stade avec les chefs des institutions européennes.
Dans l’après-midi, le pape prononcera un deuxième discours devant des professeurs et chercheurs de l’Université catholique de Louvain en Flandre (la célèbre KU Leuven), une démarche qui devrait permettre d’aborder la question de la migration et de l’accueil des réfugiés. La KU Leuven, fondée en 1425, fête son 600e anniversaire au cours de l’année universitaire 2024-2025. Son homologue francophone, l’UC Louvain, créée en Belgique francophone à la suite des vives disputes linguistiques des années 1960 et où le pape est attendu samedi, sera associée à ces célébrations.
La dernière visite papale dans le pays remonte à 1995, lorsque Jean-Paul II s’est rendu à Bruxelles pour la béatification du père Damien, missionnaire du XIXe siècle, canonisé depuis. Comme ailleurs en Europe, le nombre de personnes se déclarant catholiques est en baisse en Belgique. Quelque 43% des Belges se considèrent catholiques, selon une enquête Ipsos pour quatre médias belges réalisée mi-septembre auprès de 2.600 personnes.