Au Liban, chrétiens et chiites se soutiennent mutuellement malgré les divisions communautaires
Depuis plusieurs jours, les frappes israéliennes se poursuivent dans le sud du Liban, forçant la population chiite à fuir vers le nord.
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Au Liban, les frappes israéliennes dans le sud du pays continuent de forcer les habitants à quitter la région. Selon les autorités libanaises, on compte plus d’un million de déplacés à travers le pays. Un exode que l’Etat, en situation de quasi-faillite, est incapable de soutenir. Parfois, ce sont les Libanais eux-mêmes, eux aussi confrontés à un manque d’aide internationale, qui viennent en aide à leurs concitoyens déplacés.
Dans le village chrétien de Broumana, près de Beyrouth, Verena el Amil est une avocate qui s’emploie à créer une école publique pour accueillir les personnes déplacées du sud du Liban : « L’État n’a déjà rien donné. Il n’y avait même pas d’électricité, pas de matelas. »
En signe de solidarité, tout le monde s’est organisé : les habitants du quartier ont eux-mêmes collecté des dons et de la nourriture. Fawzia est arrivée sur place après 12 heures de route : « J’étais déjà venu dans ce village pendant la dernière guerre. Nous étions 15 ici et nous n’avions qu’un seul sac de vêtements pour tout le monde. » Les bénévoles de ce centre de fortune se posent tous la même question : où est passée l’aide humanitaire internationale ? Celle qui était là, par exemple, au lendemain de l’explosion au port de Beyrouth.
« L’opinion internationale est qu’Israël ne tire que sur des zones militaires… Mais ce n’est pas le cas. »
Fawzia, une femme libanaise qui vit près de Beyrouthà franceinfo
Pour les habitants de ce quartier chrétien, pas question de faire la différence communautaire face aux populations chiites exilées du sud : « Israël tente de créer le chaos, d’accroître les tensions internes… Non seulement pour nuire au Hezbollah, mais aussi au Liban en tant que pays. Qui a commencé la guerre, qui ne l’a pas commencée… Les gens qui souffrent, ils s’en fichent complètement. » La véritable préoccupation des civils libanais est qu’un cessez-le-feu soit conclu à temps, avant que la crise humanitaire ne s’aggrave.