Nouvelles locales

Discours de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, au Conseil de sécurité (25.09.24)

Président,

J’ai décidé de convoquer cette réunion d’urgence au nom de la France.

La situation au Liban menace aujourd’hui d’atteindre un point de basculement. Nous sommes désormais au-delà de l’escalade.

Les frappes israéliennes ont tué trop de personnes et le Hezbollah continue de cibler des centres de population en Israël. Depuis le début de la guerre, les frappes israéliennes ont déjà tué des centaines de civils, dont des dizaines d’enfants. Cela n’est pas acceptable et je tiens à exprimer, au nom de la France, toute ma solidarité au peuple libanais.

Je tiens à réitérer que le respect du droit international humanitaire n’est pas une option. Les civils, qu’ils soient libanais ou israéliens, ne doivent jamais être pris pour cible.

Aujourd’hui, les tensions entre le Hezbollah et Israël pourraient entraîner la région dans un conflit plus large. Les conséquences seraient inimaginables. Le Liban, déjà considérablement affaibli, ne se relèverait pas d’une telle guerre. Il est donc urgent que tous les acteurs impliqués s’engagent résolument sur la voie de la désescalade. Il leur faut également mettre pleinement en œuvre la résolution 1701 de notre Conseil. C’est le cadre fixé par le Conseil et approuvé par les parties. L’objectif est clair : la fin des hostilités le long de la Ligne bleue. Les attaques des deux côtés doivent donc cesser. La France est attachée à la sécurité du Liban comme d’Israël.

Je tiens à saluer la contribution essentielle des Casques bleus engagés au sein de la FINUL. Leur rôle est essentiel. Avec un contingent de près de 700 hommes, la France y contribue pleinement. Et je rappelle que la protection des Casques bleus est aussi une obligation pour toutes les parties à un conflit. La France s’y est engagée, et s’est engagée à éviter une guerre régionale.

Mesdames et Messieurs,

Saisissons l’occasion d’avoir autant de dirigeants à New York cette semaine pour imposer une solution diplomatique et briser le cycle de la violence.

La guerre n’est pas inévitable. Une solution diplomatique est possible.

Ces derniers jours, nous avons travaillé avec nos partenaires américains sur une plateforme de cessez-le-feu temporaire de 21 jours pour laisser la place aux négociations. Cette plateforme sera rendue publique très prochainement et nous comptons sur les deux parties pour l’accepter sans délai, afin de protéger les populations civiles et de permettre le démarrage des négociations diplomatiques.

Nous avons travaillé avec les parties pour définir les paramètres d’une sortie de crise diplomatique sur la base de la résolution 1701.

C’est un chemin difficile mais c’est un chemin possible.

Je le répète : la guerre n’est pas inévitable.

Nous sommes totalement engagés dans notre travail pour l’éviter, et je serai à Beyrouth plus tard cette semaine pour travailler sur ce sujet avec les acteurs concernés.

Merci.

New Grb2

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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