Expansion : Loto-Québec prépare l’ouverture d’autres salons de jeux dans la région

Un an après avoir mordu la poussière au centre-ville de Montréal, le gouvernement Legault envisage l’ouverture de nouvelles salles de jeux à l’extérieur des grands centres, à commencer par Rimouski, dans le Bas-Saint-Laurent.

Au cours du mois de juillet, les élus locaux ont adopté coup sur coup deux règlements de modification de zonage visant à inciter Loto-Québec à implanter une troisième salle de jeux sur leur territoire.

Loto-Québec refuse de préciser les sommes qui y seront investies, ni même la date prévue de son ouverture. On sait toutefois que le projet va bon train et qu’il est réalisé à l’initiative de Loto-Québec en collaboration avec le Groupe Blouin, un entrepreneur majeur de la région.

Dans une entrevue, son président, Pierre Blouin, a confirmé le projet à JournalCette salle de jeux serait construite sur un site voisin ou à l’intérieur de l’Hôtel Rimouski, propriété du Groupe Blouin, ce qui serait une première pour Loto-Québec.

« Je ne peux pas vous donner plus de détails. C’est un projet à long terme, les discussions sont en cours. Mais j’espère pouvoir en dire plus dans les mois à venir. »

La santé publique à l’affût

Ce nouvel établissement deviendrait la troisième salle de jeux (après celles de Trois-Rivières et de Québec), et le septième établissement de jeux de la province, en tenant compte des quatre casinos (Montréal, Mont-Tremblant, Gatineau et Charlevoix) de Loto-Québec.

Contrairement à ces autres établissements, celui de Rimouski serait le seul à être construit en centre-ville. Une situation qui n’est pas sans susciter des inquiétudes auprès de la Direction de la santé publique du Bas-Saint-Laurent, alors que la construction d’un nouveau complexe de 500 logements abordables, subventionné par Québec, vient d’être annoncée dans le même secteur.

La direction régionale de la Santé publique attend toujours les détails du projet de Loto-Québec afin d’émettre son avis officiel sur la question, nous a confirmé son porte-parole, Gilles Turmel. En attendant, son grand patron, le Dr Sylvain Leduc, a déjà indiqué à Radio-Canada que ce projet de mini-casino ne constitue probablement pas « l’idée du siècle » dans les circonstances.

Malgré tout, les changements de zonage ont été adoptés à l’unanimité par les membres du conseil municipal de Rimouski, convaincus des retombées économiques d’un tel projet pour la communauté. Loto-Québec soutient qu’un tel spectacle pourrait générer 130 emplois directs et indirects et des dépenses touristiques de 1,5 million de dollars par année.

La dernière tentative de Loto-Québec d’implanter une nouvelle salle de jeux a été rapidement abandonnée il y a exactement un an. Le projet consistait alors à ouvrir un « salon de luxe » dans un édifice adjacent au Centre Bell, au centre-ville de Montréal.

Un avis défavorable de la Direction de la santé publique de Montréal a forcé son PDG, Jean-François Bergeron, à abandonner l’idée. « Une occasion manquée », avait-il déclaré à l’époque.

Au Saguenay, Trois-Rivières et Québec

Entre-temps, le projet d’ouvrir une quatrième salle de jeux est également envisagé à Saguenay depuis qu’un conseiller municipal a évoqué l’idée au printemps. La société d’État le confirme, mais maintient par courriel qu’elle n’a pas encore de « projet concret » à dévoiler à ce sujet.

Parallèlement, la société d’État cherche actuellement à améliorer son offre de jeu dans ses salons existants à Trois-Rivières et à Québec, a-t-elle noté. Le JournalUne recherche rapide sur le Système électronique d’appel d’offres du gouvernement (SEAO) nous apprend que Loto-Québec a publié en juillet dernier un appel d’intérêt auprès des entreprises intéressées à accroître son offre de divertissement dans ses établissements.

« Notre objectif (…) est de créer un espace dans nos locaux pour ajouter une offre alimentaire de qualité, diversifier l’offre de jeux et bonifier le volet événementiel », a simplement indiqué son porte-parole Renaud Dugas.