des économies sont possibles « sans appauvrir définitivement la société », estime Pierre Moscovici
Le premier président de la Cour des comptes estime que le gouvernement peut réduire le déficit public français, sans recourir à la cure « austérité ».
Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a estimé mercredi « difficile » mais « possible » que le gouvernement débloque 20 milliards d’euros par an pendant cinq ans pour réduire le déficit public français, sans faire « austérité »Comme le gouverneur de la Banque de France, Pierre Moscovici estime qu’il faut trouver 100 milliards d’euros sur cinq ans, notamment en économies de dépenses publiques mais aussi en hausses d’impôts, pour assainir des finances publiques gravement dégradées. « C’est faisable. C’est difficile, mais ne laissons pas cela être considéré comme une punition. »il l’a déclaré lors d’une réunion organisée par l’Association des journalistes économiques et financiers (Ajef).
« Vu l’ampleur des dépenses publiques françaises – 57 % du PIB –, vu le niveau de nos prélèvements obligatoires – (…) 44 %, 45 % – je vous assure que trouver 20 milliards d’euros peut se faire sans appauvrir de manière décisive la société, l’État et les collectivités. »il a développé. « Il y a des gisements d’économies que l’on peut trouver sans dégrader le service public, voire en l’améliorant. Cet effort doit être fait : il est exigeant, certes, mais il n’est nullement impossible. Ne laissons pas croire que nous allons entrer (…) dans un régime d’austérité durable. »Dans le projet de budget pour 2025 qu’il prévoit de présenter début octobre, peut-être le 9, le gouvernement devra détailler comment il entend redresser les finances publiques.
Sa transmission a été retardée en raison d’élections législatives anticipées et de la nomination tardive d’un nouveau Premier ministre, et le calendrier devient de plus en plus serré pour que le texte soit examiné dans les délais fixés par la loi pour une adoption avant la fin de l’année. Avant d’arriver au Parlement, le projet de budget doit être présenté au Conseil des ministres et, au préalable, doit impérativement passer sous les Fourches caudines du Haut Conseil des finances publiques (HCFP) et du Conseil d’État. Le Parlement dispose de 70 jours, prévus par la Constitution, pour débattre du budget, et le Conseil constitutionnel de 5 jours pour étudier les recours probables. Dans le cas où le texte serait soumis au Parlement vers le 9 octobre, il devrait être soumis au HCFP le 27 septembre, ou le 30 septembre. « au plus tard »a prévenu Pierre Moscovici, qui préside également cette institution rattachée à la Cour des comptes.