« Il faut développer notre arsenal juridique », affirme Retailleau
« Il faut développer notre arsenal juridique », a déclaré mercredi le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, après le meurtre de Philippine, une étudiante dont le corps a été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne, et l’arrestation d’un suspect mardi en Suisse. Ce « crime est abominable », a écrit Bruno Retailleau dans un communiqué.
« Il nous appartient, responsables publics, de refuser l’inéluctabilité et de développer notre arsenal juridique, pour protéger les Français », a-t-il ajouté, après l’arrestation d’un Marocain condamné par le passé pour viol et soumis à une obligation de quitter le territoire (OQTF). « S’il faut changer les règles, changeons-les », a poursuivi M. Retailleau, qui a appelé à « travailler » « ensemble, avec le ministre de la Justice, dans le cadre de nos responsabilités respectives, et sous l’autorité du Premier ministre (…) pour assurer la sécurité de nos compatriotes ».
Duel entre Didier Migaud et Bruno Retailleau
Dès leur prise de fonction, un bras de fer s’est engagé entre le ministre de l’Intérieur, favorable à un changement de politique pénale pour plus de fermeté, et le ministre de la Justice Didier Migaud, qui a rappelé que la justice était « indépendante ».
Le corps de Philippine, une étudiante de 19 ans de l’université Paris-Dauphine, a été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne, dans l’ouest de Paris, lors d’une opération de recherche samedi après-midi. C’est sa famille qui a signalé sa disparition. L’étudiante a été vue pour la dernière fois vendredi à l’heure du déjeuner à l’université.
Le suspect avait été répertorié comme une personne recherchée la veille du meurtre.
Le suspect, arrêté mardi en Suisse, âgé de 22 ans et en situation irrégulière, avait été condamné en 2021 pour un viol commis en 2019. Il avait été « libéré, à l’issue de sa peine, en juin 2024 », selon le parquet de Paris. Il était sorti de détention le 20 juin et avait été placé dans un centre de rétention administrative (CRA) à Metz, selon une source proche du dossier.
Le 3 septembre, un juge des libertés et de la détention avait validé sa sortie du centre de rétention. Une mesure assortie d’une obligation de contrôle. Le 4 septembre, le Maroc avait « transmis l’autorisation d’expulsion » aux autorités françaises, selon la même source.
La veille du meurtre, le 19 septembre, le suspect avait été placé sur le fichier des personnes recherchées parce qu’il n’avait pas respecté son obligation de déclaration, selon la même source.
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