Le groupe suédois Northvolt va supprimer 1 600 emplois
L’usine géante de production de Skelleftea, dans le nord de la Suède, est la plus touchée par les suppressions d’emplois, avec environ 1 000 suppressions d’emplois. « La dynamique globale en faveur de l’électrification reste forte, mais nous devons nous assurer de prendre les bonnes mesures au bon moment pour répondre aux vents contraires du marché automobile et au climat industriel plus large », a déclaré le PDG de Northvolt, Peter Carlsson, cité dans le communiqué publié lundi.
Northvolt, qui emploie 6.500 personnes, va supprimer quelque 400 emplois sur son site de recherche de Vasteras, à 100 km à l’ouest de Stockholm, et 200 dans la capitale où sont localisées la plupart des fonctions support. Le groupe industriel, qui avait annoncé début septembre une réduction de son activité et de ses effectifs, a annoncé « suspendre » tous les projets de développement sur son site de Skelleftea où il peine à accélérer ses cadences de production.
« En ajustant ses ambitions à court terme et en se concentrant sur la montée en puissance de la première phase de 16 GWh de Northvolt Ett, Northvolt se positionne pour donner la priorité à ses engagements envers ses clients actuels du secteur automobile », a-t-il expliqué. Le groupe avait initialement prévu d’augmenter sa capacité à 30 GWh. En juillet, il avait indiqué viser un taux de production d’un GWh par an d’ici fin 2024, loin des 16 GWh prévus à pleine capacité.
Fondé en 2016, Northvolt est l’un des grands espoirs européens en matière de batteries à l’heure où l’Europe tente de rattraper son retard sur les géants asiatiques, chinois (CATL, BYD) et coréen (LG) notamment. Mais le groupe a accumulé les retards de production ces derniers mois. En mai, BMW a ainsi renoncé à une commande de deux milliards d’euros conclue avec Northvolt pour la livraison de batteries en raison des retards.
Aucune aide de l’État suédois
Le groupe affirme avoir plus de 55 milliards de dollars de contrats avec des clients comme Volkswagen, Scania et Volvo. Volkswagen est également le principal actionnaire de Northvolt avec une participation de 21%. Northvolt a levé 15 milliards de dollars de financement depuis sa création, répartis entre prêts et apports en fonds propres.
Les retards de production et le ralentissement de la demande des clients du secteur automobile ont entraîné une détérioration de la situation financière du groupe, qui s’est accélérée à la fin de l’été, selon le quotidien économique Dagens Industri. Selon les médias suédois, le groupe tente d’organiser une nouvelle émission d’actions d’une valeur de 7,5 milliards de couronnes (660 millions d’euros).
Le gouvernement suédois a prévenu qu’il ne viendrait pas au secours des finances de Northvolt, le Premier ministre indiquant qu’il n’était « pas prévu que l’Etat suédois devienne actionnaire ». Pour enrayer cette hémorragie financière, Northvolt a retardé le calendrier d’implantation de ses usines de production géantes au Canada, en Allemagne, mais aussi de son projet à Göteborg (sud-ouest de la Suède) en partenariat avec Volvo.
« Nous devons désormais concentrer toute notre énergie et nos investissements sur notre cœur de métier. La montée en puissance réussie de la production chez Northvolt Ett est essentielle pour livrer nos clients », a déclaré le patron de Northvolt dans le communiqué. Le groupe suédois souhaitait initialement maîtriser toute la chaîne de production de la batterie électrique, de la fabrication des cathodes jusqu’au recyclage. A terme, il se concentre sur la seule production de cellules de batterie.
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