Club de golf Berthier : de nouveaux propriétaires veulent concurrencer Le Mirage et La Tempête

Avec leur nouveau parcours rénové au coût de plusieurs millions, les nouveaux propriétaires du Club de golf Berthier entendent rivaliser avec les plus beaux parcours du Québec, comme Le Mirage ou La Tempête.

Jean-Claude Paillé, Marco Gélinas Sylvestre et Louis-Gilbert Fredette, du Groupe Paillé, et leur associé André St-Martin ont entrepris une métamorphose complète du site et de ses installations après leur acquisition en mars 2023. Le montant de la transaction s’élève à 2,9 millions de dollars selon un document dont Le Journal j’ai eu une copie.

Selon une source proche du dossier, on parle d’un investissement total de plus de 20 millions de dollars pour l’achat, le réaménagement du parcours qui comprendra 27 trous et les rénovations du pavillon principal (club-house).

« C’est un gros projet et nous investissons beaucoup », explique Jean-Claude Paillé, sans donner le montant exact des travaux. « Nous sommes partis de presque zéro. »

Son groupe a retenu les services de la firme d’architectes Huxham, qui a conçu des dizaines de terrains de golf à travers le monde. C’est la même entreprise qui est derrière les parcours La Tempête à Québec et Fontainebleau à Blainville, deux des clubs les plus prestigieux du Québec.

Les travaux ont débuté à l’été 2023. Tout d’abord, un grand nettoyage a été effectué sur le site avant le début des travaux. Les nouveaux propriétaires ont notamment dû reconstruire le système d’évacuation des eaux.

« Nous avons dû refaire les fossés de drainage pour faire face à notre nouvelle réalité climatique, ajoute M. Paillé. La gestion de l’eau devient plus que jamais un enjeu pour les clubs de golf. »

En plus du drainage, les sentiers de voiturettes seront mis aux normes, les verts seront améliorés et les fosses de sable recevront également un peu d’amour.

Vers la privatisation

Avant sa fermeture, le Club de golf Berthier était ouvert au grand public. Une philosophie qui changera lors de sa réouverture.

« Nous visons la privatisation », a déclaré M. Paillé. « Ce sera un club cher avec un parcours cher. Il y a une clientèle qui recherche cela. »

L’objectif du patron du Groupe Paillé et de ses associés est de percer dans le top 10 des clubs s’adressant à une clientèle plus aisée.

« Peu de clubs sont en mesure d’offrir ce que je vais offrir », a-t-il déclaré. « Nous aurons environ 300 membres. Nous voulons de la qualité dans nos adhésions, pas de la quantité. »

Le coût de l’adhésion pourrait s’élever à environ 10 000 dollars. Une centaine de personnes ont déjà manifesté leur intérêt à devenir membres.

« Si le terrain était resté le même, je ne l’aurais pas acheté. Il n’aurait pas été représentatif de qui je suis. »

Paillé rêve d’accueillir un tournoi de golf professionnel sur son parcours et de voir des joueurs de renom en action.

Mettre Berthier sur la carte

Jean-Claude Paillé n’est pas un joueur de golf, mais il sait reconnaître la beauté de ce sport. Pas question pour autant de voir un « moteur économique de sa région et créateur d’emplois » mourir à petit feu.

« On ne voulait pas que Berthierville perde cet attrait touristique, souligne l’homme d’affaires reconnu dans le monde des camionnettes en Amérique du Nord. Ça met Berthier sur la carte. »

Son achat a fait beaucoup parler dans la communauté de Berthierville, à tel point que de nombreux curieux se sont rendus sur le chantier malgré la présence de machinerie lourde pour les travaux.

« Je ne veux pas voir de citoyens sur le terrain pour des raisons de santé et de sécurité », conclut Jean-Claude Paillé.

– Avec la collaboration de Philippe Langlois, journaliste chercheur au Bureau d’enquête