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Pour sortir du surendettement, de nombreux Français se tournent vers les associations

Depuis 35 ans, des associations aident les Français surendettés à gérer leur budget.

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L'association Crésus vient en aide aux personnes en difficulté financière. (CRÉSUS)

Les Français sont légèrement plus susceptibles d’être touchés par le surendettement. Au premier semestre 2024, le nombre de dossiers déposés auprès de la Banque de France a augmenté de 14% par rapport à la même période l’an dernier, selon les chiffres de l’institution, sans toutefois atteindre le niveau d’avant Covid.

On parle d’un peu plus de 10 000 demandes par mois et de personnes souvent fragiles financièrement qui viennent parfois demander de l’aide à Crésus, une fédération associative qui les aide à sortir du surendettement.

Nicole est une retraitée endettée. En aidant financièrement son neveu, ses économies ont fondu, elle a contracté quatre prêts à la consommation et n’arrive plus à faire face. « C’est compliqué de lire ce dossier » commente Régine Montfront, l’une des bénévoles de l’association.Oui, je n’ai pas tout compris… », reconnaît Nicole.

Régine Montfront lui a permis de déposer un dossier de surendettement auprès de la Banque de France : « (Le dossier) est recevable. C’est une bonne nouvelle. Vous aurez un plan où vous devrez rembourser 256 euros par mois. Cela remplace tous les crédits que vous remboursiez jusque-là. Vous passerez donc de 1 064 euros par mois à 256. Cela va s’améliorer« , rassure-t-elle.

Sauf si l’un de ses créanciers fait appel. Ce qui arrive de plus en plus souvent, comme dans un cas sur cinq actuellement, estime Régine Montfront : « Je me demande s’ils ne tirent pas au hasard en se disant : ‘Hé, on va faire appel’, un peu pour effrayer les gens. »

Régine Montfront, bénévole pour l'association Crésus. (AGATHE MAHUET/RADIOFRANCE)

« Vous vous rendez compte : au tribunal ! Moi qui ai toujours payé les amendes… », Nicole s’inquiète. La retraitée est en bonne voie pour se remettre sur pied. « Merci pour vos bons conseils »Nicole sourit. Mais les profils sont variés et on peut très bien être surendetté sans jamais avoir contracté de crédit, explique Régine Montfront : « Il suffit de ne pas payer son loyer. Il suffit d’être en retard à EDF, à la cantine des enfants… On a aussi beaucoup de dettes dans les hôpitaux. C’est pour ça que quand on dit ‘Les gens se sont endettés’. Non, dans la plupart des cas, c’est du surendettement passif. C’est-à-dire qu’ils n’ont pas réussi à payer leurs factures. »

Demander ce soutien n’est cependant pas si simple. Ludivine, qui vient pour la première fois, a mis plusieurs années à prendre rendez-vous : « Depuis mon divorce, je n’arrive plus à gérer mes finances par moi-même. C’était ma crainte et grâce à Dieu, je peux vivre décemment, mais je vis au-dessus de mes moyens. Je n’ai pas de crédit, mais je suis à découvert depuis plus de dix ans. C’est vraiment un gros SOS, une bouteille à la mer pour moi. »

Les femmes sont majoritaires à déposer des demandes et à se présenter à ce bureau, note la bénévole, pour trois raisons principales : « Les femmes sont plus enclines à accepter de demander de l’aide. Il y a aussi le problème récurrent des familles monoparentales… Et puis, du côté des institutions financières, quand il y a des codébiteurs pour un prêt, la consigne est de s’adresser à la femme ! Une femme répond, elle fait tout ce qu’elle peut pour rembourser. Un homme peut ne pas répondre… »

La France est pionnière en la matière : ce type de soutien existe depuis 35 ans face au surendettement.

Reportage d’Agathe Mahuet

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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