Emmanuel Macron s’affiche aux côtés de Valérie Hayer pour la première fois dans la campagne
LUDOVIC MARIN / AFP
La présidente du groupe Renew Europe et candidate aux élections européennes Valérie Hayer et Emmanuel Macron, à Bruxelles, le 17 avril 2024.
POLITIQUE – Un rendez-vous symbolique, à quelques semaines des élections européennes. Emmanuel Macron s’est présenté pour la première fois mercredi 17 avril aux côtés de la candidate européenne de son camp, Valérie Hayer, qui peine à se démarquer face à son rival d’extrême droite, Jordan Bardella.
Le chef de l’Etat était attendu à la traditionnelle réunion du groupe centriste Renew, à Bruxelles, avant l’ouverture d’un sommet européen. Il a finalement surtout discuté devant les caméras avec la tête des députés européens Renew, inconnue du grand public jusqu’à ce qu’elle soit propulsée fin février à la tête de la liste Renaissance.
Tous deux ont échangé quelques minutes, tantôt absorbés, tantôt souriants, Emmanuel Macron, très attendu par son camp à la campagne, faisant pour l’occasion un premier pas dans ce sens. « On s’organise, on a le bon candidat (..) On a surtout les bonnes idées, celles qui ont été mises en œuvre en Europe ces dernières années »a alors lancé le président, interrogé par un journaliste.
En quelques mots, le président a alors déroulé comme un slogan de campagne : « une Europe forte, une France forte, dans une Europe plus forte et plus juste » – avant de lancer une attaque de grande envergure contre le Rassemblement national, favori dans les sondages. « Je pense qu’il y a beaucoup de peurs et d’inquiétudes dans le moment que nous vivons et que ces colères profitent toujours aux réponses les plus simplistes »il a dit.
Une séquence postée par l’Élysée, puis supprimée
La séquence, publiée par l’Élysée sur « L’utilisation des ressources de l’Élysée pour faire campagne pour la liste soutenue par le président de la République est contraire aux règles de financement électoral »a déclaré le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard sur X. L’Élysée a depuis supprimé son message.
La liste Renaissance reste loin derrière dans les sondages par celle du RN, emmenée par Jordan Bardella, omniprésent depuis des semaines et qui ne cesse de creuser l’écart. Avec 16% d’intentions de vote, il est d’ailleurs désormais talonné par celui du PS-Place Publique (14%), dirigé par Raphaël Glucksmann, selon un sondage Toluna-Harris Interactive publié mercredi.
« Il y a aujourd’hui une sorte d’hypocrisie dans le débat et j’espère qu’en y entrant dans les prochaines semaines, cette hypocrisie sera levée », a déclaré Emmanuel Macron. Le camp présidentiel est suspendu dès cette entrée en campagne pour donner un nouvel élan à Valérie Hayer et tenter de réduire son handicap entre le RN et la gauche. Emmanuel Macron doit, selon son entourage, prononcer un discours sur l’Europe la semaine prochaine, probablement à la Sorbonne comme en 2017 lorsqu’il avait élaboré une ambitieuse feuille de route pour l’Europe.
Répondre aux critiques de l’extrême droite
Le chef de l’Etat pourrait aussi s’impliquer sous d’autres formes, dans des réunions publiques, des interviews, des déplacements emblématiques, sur la réindustrialisation ou la défense européenne par exemple, même si rien ne semble joué pour l’instant. Dans l’immédiat, l’impatience grandit dans son camp face à la lenteur à entrer dans l’ambiance : la liste de Valérie Hayer n’a toujours pas été dévoilée, et la stratégie pour rattraper Jordan Bardella reste floue.
L’extrême droite accuse à juste titre Emmanuel Macron de piétiner l’Europe pour mieux en récolter les fruits » dividendes » et d’entretenir une certaine ambiguïté à l’égard de la Russie. S’ils étaient au pouvoir, ils auraient traité (Covid) à l’hydroxychloroquine, pris le vaccin russe” Et « L’Ukraine aurait déjà été abandonnée.»a répondu le président de la République depuis Bruxelles.
Cependant, les annonces « anxiogène » sur les déficits publics ou la réforme de l’assurance chômage pourraient aussi s’avérer coûteux en votes, à droite comme à gauche. Emmanuel Macron, de son côté, fait le pari que la campagne ne démarrera réellement que dans la dernière ligne droite, un mois avant le scrutin du 9 juin. Autrement dit : ça ne sert à rien de courir, il faut partir à l’heure.
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