Le projet fou de Vincent Labrune pour changer l’image de la Ligue 1
« Ligue 1, football français »C’est la nouvelle devise de la LFP. Pour son deuxième mandat à la tête de la Ligue, Vincent Labrune a décidé de passer la seconde vitesse pour faire du championnat de France une véritable marque. Cela a commencé par le changement de logo de la Ligue 1 et de la Ligue 2. Et ce mercredi, devant une dizaine de journalistes, le président de la LFP, récemment réélu, est venu présenter la suite de son projet pour développer le football français et son image. Un projet qu’il a d’ailleurs regretté de ne pas avoir lancé plus tôt, selon ses dires. « La transformation est au cœur de notre projet » il a d’abord lancé, rappelant également les motivations du passage à 18 clubs en Ligue 1 et Ligue 2 : promouvoir la performance des clubs français en Europe, ce qui conduira logiquement au développement de la marque football française.
Une image à revoir
Pendant plus de trente minutes, l’ancien président de l’OM a détaillé le nouveau projet de la LFP. S’il a expliqué vouloir baser son développement sur trois piliers (image, expérience et culture), il a également reconnu un manque de savoir-faire par le passé et a donc décidé d’y remédier. Dans les prochaines semaines, la LFP dévoilera un nouveau trophée pour le champion de France (fini donc l’Hexagoal, ou du moins sous cette forme) et changera également la musique officielle du championnat de Ligue 1/Ligue 2. Depuis le début de la saison, les suiveurs de la Ligue 1 ont également remarqué un changement dans la manière dont les matchs sont présentés sur DAZN et BeIN. Un changement initié par la LFP. « Les gens pensaient que c’était DAZN mais non, non. C’est nous et personne n’est venu nous féliciter, même si je pense que c’est un très bon changement, même si tout est une question de goût. »il a regretté en évoquant sa première évaluation.
Pour changer l’image de la Ligue 1 (et de la Ligue 2), la LFP est partie d’un constat souvent évoqué dans le football ces dernières années : le désintérêt des jeunes pour le football. « Aujourd’hui, un match dure presque 2 heures. Les jeunes regardent moins. Notre objectif est de capter l’intérêt des jeunes 365 jours par an, même sans matchs. De consommer la Ligue 1 toute l’année. » explique Vincent Labrune. Comment y parvenir ? La LFP a sa propre idée et prévoit de mettre en place davantage de contenus immersifs (insiders mais pas seulement) et de mettre en avant les régions. C’est aussi le but du film dévoilé par la LFP ce jeudi à 11 heures et qui sera diffusé sur les chaînes de diffusion (DAZN, être dans, Téléfoot Et Tous les sports) puis. Un film intitulé « Nous allons vous montrer » (ndlr : comprenez « nous allons vous montrer le football français ») avec une pointe d’humour contre les Anglais et le fameux Ligue des agriculteurs (NDLR : la Ligue des agriculteurs comme on appelle là-bas la Ligue 1) pour présenter le football français. La LFP espère aussi promouvoir la « Youth Culture » et cherche à se rapprocher du modèle NBA ou Premier League. Des ambassadeurs (pas tous issus du monde du football) devraient arriver. On a pu voir Thierry Henry dans ce mini-film. Un Hall of Fame de la Ligue 1 est aussi une hypothèse alors que les clubs semblent aussi vouloir s’impliquer dans cette révolution d’image.
L’envie de tout changer
Mais cela paraît encore trop léger à l’heure où l’image de la Ligue 1 est associée au fiasco des droits TV et à de nombreuses polémiques. Même si ce constat, Vincent Labrune ne veut pas en entendre parler. « Les stades sont pleins, il y a des objectifs, restons ambitieux et positifs. Bien sûr que cela prendra du temps. Mais nous voulons mettre la Ligue 1 dans le quotidien des Français et construire avec les clubs. (…) Pour être honnête, même à l’époque je n’ai jamais compris le Dénigrement du PSG et le Dénigrement du Qatar « Nous avons pu avoir des stars comme Zlatan, Neymar, Mbappé en Ligue 1. Il faut être positif avec notre Ligue 1. Je pense qu’avoir eu Lens et Brest en C1, c’est bien. Il n’y a pas de racisme dans nos stades, on lutte contre l’homophobie (…) L’OL a dépensé 140 millions sur le mercato, l’OM plus de 90 millions. On a des clubs actifs. »analyse Labrune qui n’a visiblement pas échappé aux questions sur le prix de l’abonnement à DAZN. Et s’il avait annoncé qu’il ne souhaitait pas en parler, car ce n’était pas le but de cette présentation, il a finalement décidé de mettre les choses au clair.« Le prix de DAZN à 19,99 € (ndlr : une offre temporaire de la chaîne) nous convient parfaitement. Le football français est aujourd’hui moins cher que la Premier League, la Liga ou la Bundesliga et il est moins cher que la saison dernière. Seule la Serie A est moins chère et c’est parce que DAZN est arrivé sur le marché italien avec une offre inférieure. Le seul débat qui devrait avoir lieu au final est : le football français doit-il être gratuit ? Et c’est une autre question. »
Également distingué pour le choix de la dénomination de L1, à savoir McDonald’s qui n’a pas une image très reluisante (associée à la junk food), Vincent Labrune a tenu à souligner la puissance de la marque (premier restaurant de France) et qui propose « un chèque de 100 millions sur 3 ans ». Autre problème, celui du piratage important depuis le début de la saison. « Cela montre aussi l’intérêt des Français pour le football français » déclare Benjamin Morel, directeur général de LFP Media. « C’est simple, les 5 contenus de divertissement les plus piratés en France sont : la Ligue 1, la Ligue 2, la Ligue des Champions, la Premier League, la Liga. C’est juste du football. On sensibilise les clubs, on scie la branche sur laquelle on est assis. Des actions en justice seront engagées. Il faut suivre l’exemple de la Premier League qui a lutté efficacement contre l’IPTV. ». Entre la théorie et la pratique, il y a un monde. Mais la LFP souhaite vraiment transformer son produit pour en faire une référence en Europe. Cela passera notamment, à terme, par les performances des équipes françaises en Europe (et pas seulement de l’équipe nationale). Et Vincent Labrune en est conscient. « Depuis la Coupe du monde de 98, l’Espagne a remporté 30 Coupes d’Europe, nous en avons gagné 0. » Un constat douloureux.
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