Les sécheresses à venir pourraient être plus longues que prévu, préviennent les chercheurs
Alors que les réserves en eau ont été reconstituées dans la plupart des régions de France grâce à une météo favorable, la situation des nappes phréatiques à Perpignan et dans le sud de la France reste alarmante, alerte lundi 16 septembre le Bureau de recherches géologiques et minières (France 3 Occitanie avec AFP).
La Méditerranée fait partie des régions du monde qui devraient voir leurs épisodes de sécheresse s’aggraver, selon les modèles climatiques. Cependant, comme partout ailleurs sur la planète, la « Degré de confiance dans l’ampleur et le calendrier de ces changements » reste faible, laissant les entreprises « largement non préparé »notent les auteurs d’une nouvelle étude (Nature, 18 septembre 2024).
Grâce à une nouvelle méthode, des scientifiques de l’Université de Gand en Belgique et d’instituts en France, en Espagne et en Corée du Sud ont conclu que les sécheresses les plus longues pourraient durer en moyenne dix jours de plus d’ici la fin du siècle que prévu.
Réévaluer les risques de sécheresse à l’échelle mondiale
Pour obtenir ces nouveaux résultats, les auteurs de l’étude ont d’abord étudié les « biais potentiels » dans les projections de sécheresse réalisées par une série de modèles climatiques, dans des scénarios d’émissions de gaz à effet de serre modérées et élevées.
Ils ont ensuite calibré ces projections à l’aide d’observations historiques de la plus longue sécheresse annuelle – définie comme le plus grand nombre de jours secs consécutifs chaque année – entre 1998 et 2018.
Ils ont ainsi déterminé que les augmentations prévues d’ici 2080-2100 par les modèles calibrés pourraient être de 42 à 44 % supérieures en moyenne à celles prévues par les modèles non calibrés, dans les deux scénarios. Des différences existent cependant selon les régions du monde concernées.
Alors qu’en Amérique du Nord, en Afrique australe et à Madagascar, il faudrait doubler l’augmentation de la durée de la plus longue période de sécheresse prévue par les modèles, en Asie centrale et orientale, au contraire, il faudrait multiplier par trois les diminutions initialement prévues. Cela semble aller de pair avec une « risque accru de pluies et d’inondations plus fréquentes ».
Pour les auteurs, ces résultats soulignent la nécessité de « réévaluer les risques de sécheresse » dans le monde entier, soulignant l’importance de « corriger les préjugés existants » dans les modèles climatiques pour accroître la confiance dans leurs projections.
GrP1