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Les employés d’Ubisoft devront retourner au bureau au moins trois jours par semaine


L’éditeur de jeux vidéo généralise cette règle, qui touchait jusqu’ici un tiers de ses salariés, à l’échelle mondiale. Les syndicats français appellent à « préparer un mouvement social de grande ampleur ».

Ubisoft resserre la vis sur le télétravail. Comme tant d’autres acteurs du jeu vidéo depuis la pandémie de Covid-19, le géant français avait permis à ses salariés de choisir quand ils préféraient venir au bureau. Quatre ans plus tard, le groupe a annoncé dans un courriel envoyé ce mardi à ses 18.000 salariés à travers le monde que le rythme imposé sera désormais de trois jours par semaine minimum.

« Un tiers de nos équipes mondiales suivent déjà ce cadre, et notre objectif est désormais d’aligner le reste du groupe »écrit Marie-Sophie de Waubert de Genlis, directrice des studios Ubisoft, dans un email consulté par Le Figaro. « Pour ceux dont les habitudes et les modes de vie seraient impactés par cette évolution, une période d’adaptation sera bien sûr à prévoir. »

« Nous ne reviendrons pas à un modèle basé sur une présence à 100% au bureau »elle souligne, se référant à « flexibilité » Et « un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée ». Mais « Nous sommes une entreprise créative, et la créativité est alimentée par les interactions interpersonnelles, les conversations informelles et la collaboration autour d’une table. Le fait de se retrouver en personne permet également de résoudre les problèmes et de prendre des décisions plus efficacement. » « Il est encore plus crucial pour les nouveaux arrivants (…), de construire et d’entretenir la confiance au sein et entre les équipes, de renforcer notre sentiment d’appartenance », conclut-elle.

« Il n’est pas question de revenir sur un acquis social »

En France, où Ubisoft abrite plusieurs studios de production à travers le pays ainsi que son siège mondial à Saint-Mandé, la nouvelle a été mal accueillie par les syndicats. « Après deux ans d’austérité salariale, d’économies sur les résultats et de non-respect du dialogue social, c’est un nouveau coup dur pour les salariés. »écrit le STJV (syndicat des travailleurs du jeu vidéo) dans un tract distribué ce mardi. « Il n’est pas question de revenir sur un acquis social qui a prouvé son efficacité. Nous appelons donc les collaborateurs d’Ubisoft Paris à se préparer à un mouvement social majeur dans les temps à venir. »

Ce syndicat croit que « La priorité de M. Guillemot (Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft) est clair : motiver les salariés à quitter l’entreprise pour accélérer son « plan d’attrition naturelle ».« Ubisoft a lancé l’an dernier un tel plan d’économies visant à ne pas remplacer les salariés démissionnaires. Il s’est accompagné de licenciements ciblés dans certaines divisions. Le nombre de salariés a chuté de plus de 2 000, à 18 000 postes. Mais pour les analystes financiers, l’effort est insuffisant face aux difficultés du groupe. »

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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