Le club refuse de payer les 55 millions d’euros malgré la décision de la LFP
MIGUEL MEDINA / AFP
Kylian Mbappé avec le maillot du PSG le 10 avril 2024. Les deux parties sont engagées dans une bataille juridique autour de 55 millions d’euros.
FOOTBALL – Le litige se transforme en une bataille judiciaire de longue haleine. Le PSG a annoncé jeudi 12 septembre qu’il ne paierait pas les 55 millions d’euros d’arriérés que la Ligue de football professionnel (LFP) lui a ordonné de verser à Kylian Mbappé.
L’ancien attaquant vedette du club de la capitale avait saisi la commission juridique de la LFP, qui s’est réunie mercredi en présence des deux parties. La commission avait dans un premier temps recommandé une médiation mais, face au refus du joueur, a demandé au PSG de payer les 55 millions, et ce sous une semaine, selon plusieurs sources concordantes.
Suite à cette annonce, le club a indiqué dans un communiqué : « Compte tenu des limites de la compétence juridique de la Commission pour prendre une décision complète sur cette question, l’affaire doit désormais être contestée devant une autre juridiction. Le PSG a hâte de présenter tous les faits dans les mois et l’année à venir. »il ajoute.
Coup dur pour le PSG
Des termes qui ne laissent aucun doute sur le fait que le PSG se prépare à une bataille juridique de longue haleine. « Nous ne payons pas »a ajouté à l’AFP une source proche de la direction, selon laquelle c’est au joueur de porter l’affaire en justice – et non à l’UEFA ou à la FIFA, qui ne forceraient pas non plus le club de la capitale à céder.
Le PSG estime que Mbappé aurait intérêt à trouver un compromis plutôt que de s’engager dans une procédure longue et incertaine. Dans l’immédiat, la décision de la commission juridique de la Ligue constitue toutefois un revers pour le PSG, qui a accueilli favorablement mercredi la demande de médiation et reproché au joueur de ne pas l’avoir acceptée.
Un différend sur les conditions de son départ
Le litige découle du statut d’un accord conclu à la mi-août 2023, lorsque Kylian Mbappé avait été écarté de l’équipe pour avoir refusé de prolonger son contrat avec le PSG (cette prolongation aurait garanti au club de recevoir l’argent d’un transfert alors que Mbappé signait libre avec le Real Madrid à la fin de la saison 2023-24).
Dans cet accord, le joueur acceptait de renoncer à 55 millions de dollars en bonus divers s’il partait gratuitement à la fin de la saison – ce qu’il a fait.
Le 3 janvier, le joueur lui-même a déclaré à la presse : « Avec l’accord que j’ai passé avec le président cet été, quelle que soit ma décision, nous avons réussi à protéger toutes les parties, à préserver la sérénité du club pour les défis à venir, c’est le plus important. »
Mais ceci « sérénité » La situation a rapidement laissé place à des échanges de courriers entre les avocats des deux parties ces derniers mois, dont l’AFP a obtenu une copie partielle.
Deux versions s’affrontent
Kylian Mbappé réclame le versement d’une somme de 55 millions d’euros qui comprend le dernier tiers d’une prime à la signature (36 millions d’euros brut) que le joueur était censé percevoir en février, les trois derniers mois de salaire prévus dans son contrat (avril, mai, juin), ainsi qu’une prime d’éthique sur ces trois mois.
Selon le club, cette demande du joueur revient à ne pas respecter l’accord conclu en août 2023.
Le camp de Mbappé considère de son côté que cet accord, dans une période où le joueur écarté était sous pression, n’a pas été signé et qu’il est donc nul. « Pour se soustraire à son obligation de paiement, le club cherche à démontrer l’existence d’un accord caché qui le justifierait. »dénonce l’entourage de l’attaquant et capitaine de l’équipe de France.
Le PSG, dans une lettre datée du 1er juillet de son secrétaire général, Victoriano Melero, parle d’un « accord de gentlemen » et un accord verbal conclu devant de nombreux témoins. Et il estime que la déclaration publique de Mbappé du 3 janvier ajoute à sa valeur juridique.
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