L’apprentissage, nouvelle victime de la course à l’épargne ?
Margaux Fodéré / Crédit photo : JEAN-FRANCOIS FORT / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Alors que le futur gouvernement doit s’employer à réduire les dépenses publiques et établir un budget pour 2025, plusieurs pistes sont explorées pour réaliser des économies. Parmi elles, la réduction des aides à l’apprentissage qui représentent un coût important.
L’heure est aux économies. Alors que le futur locataire de Bercy devra se pencher en urgence sur le budget et la recherche inexorable d’économies, plusieurs options sont sur la table. Arrêts de travail dans la fonction publique, dépenses des collectivités locales, aides aux entreprises, mais aussi aides à l’apprentissage. Selon l’Inspection générale des affaires sociales et l’Inspection générale des finances, près d’1 milliard d’euros pourraient être économisés sur ces mesures.
L’apprentissage contribue pourtant à améliorer l’insertion professionnelle des moins qualifiés. Dans l’artisanat, deux apprentis sur trois sont en emploi six mois après la fin de leurs études. Réduire ce dispositif, qui fait fureur, serait donc une mauvaise idée, prévient Nicolas Bergerault, cofondateur de l’Atelier des Chefs, un centre de formation d’apprentis qui propose également des cours de cuisine aux particuliers.
« Ne cassons pas le système qui a le mieux fonctionné pendant des années. Face à un éventuel ralentissement de l’économie, il faut continuer à pouvoir aider les jeunes qui cherchent du travail. Et l’apprentissage est le meilleur moyen de continuer à se former et de trouver du travail dans l’entreprise en même temps », affirme-t-il.
550 millions d’euros d’économies
Ces bons résultats ont toutefois un coût. La facture pourrait même avoisiner les 25 milliards d’euros cette année selon les calculs de l’économiste Bruno Coquet. Pour lui, il est important de continuer à soutenir l’apprentissage, tout en le durcissant. « On sait, toutes les études le montrent, que les étudiants de l’enseignement supérieur trouvent très bien un emploi grâce à leur diplôme. Il n’y a pas lieu de donner une prime à l’employeur qui les embauche comme apprenti. »
Selon l’Inspection générale des finances et l’Inspection des affaires sociales, supprimer cette aide à l’embauche de 6.000 euros, pour les niveaux licence et master, permettrait de réaliser des économies de plus de 550 millions d’euros en 2025.
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