Nélia Barbosa, confirmation du travail et nouveau statut de la dernière médaillée française de ces Jeux
La kayakiste française a décroché dimanche l’argent du 200 m KL3. Sa deuxième médaille paralympique après Tokyo.
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Elle s’est offerte un grand bol d’émotions argentées à quelques kilomètres de chez elle et devant un public acquis à sa cause. Pour la dernière journée des épreuves de paracanoë aux Jeux paralympiques de Paris, Nélia Barbosa a apporté à la délégation française sa 75e et dernière médaille, l’argent sur 200 m KL3 dans le bassin de Vaires-sur-Marne, dimanche 8 septembre.
Une belle médaille et aucun regret, malgré un rêve affiché « faire mieux » que la deuxième place remportée au Japon trois ans plus tôt. « Je sais que j’ai fait une bonne course, j’ai donné tout ce que j’avais, je ne peux pas avoir de regrets », a-t-elle assuré avec un grand sourire en zone mixte peu après sa course. Au terme d’une compétition quasi parfaite, avec une qualification directe pour la finale vendredi, elle n’a cédé que face à la Britannique Laura Sugar, championne paralympique en titre et sacrée lors des trois derniers Championnats du monde. Grâce à un départ canon, elle a néanmoins pris un moment le contrôle de la course et mis la pression sur la grande favorite, avant de finalement s’emparer de la deuxième place.
Ce nouveau podium paralympique, son deuxième après Tokyo, confirme sa progression et son nouveau statut de figure du kayak français. Au cours des trois dernières années, la jeune athlète a travaillé dur pour être à la hauteur des attentes et du rendez-vous à domicile. « C’est une très grande athlète qui avait déjà démontré sa capacité à être forte aux Jeux de Tokyo pour ses premiers Jeux.remontre Ludovic Royé, directeur technique national de la Fédération française de canoë-kayak, au bord du bassin. Sa préparation n’a pas été un long fleuve tranquille, et maintenant, la revoir performer à ce niveau, en plus avec son énergie et son sourire, est un grand plaisir. »
Nélia Barbosa s’est particulièrement concentrée sur le plan psychologique et mental, en plus du travail sur le canoë : « J’appréhendais beaucoup cette compétition il y a quelques mois. Je ne savais pas si je serais prête psychologiquement. Finalement, j’ai beaucoup travaillé là-dessus. J’ai été très bien accompagnée. » Face aux supporters français, elle a réussi à résister à la pression et à transformer le bruit de la foule en motivation. « En parvenant à garder les pieds sur terre, ou plutôt les fesses dans l’eau, devant la foule qui faisait un bruit exceptionnel, je ne pensais pas du tout que j’arriverais à rester concentré, et au final ça m’a galvanisé »elle se réjouit.
« Elle a beaucoup travaillé sur le « pourquoi » de ce sport. Je pense que le plaisir est vraiment son moteur principal, la victoire aussi. Elle a réussi à combiner les deux grâce à tout le travail qu’elle a effectué, et c’est la formule gagnante. »
Ludovic Royé, DTN de la Fédération Française de Canoë-Kayaksur franceinfo : sport
La licenciée de Champigny-sur-Marne a par exemple appris à mieux gérer les longues compétitions et l’attente, après l’expérience des Championnats du Monde 2023 (terminant à la deuxième place) où elle était « Je suis arrivé assez épuisé le dernier jour, physiquement et mentalement »une situation qu’elle ne voulait pas « ne se reproduit absolument pas » aux Jeux, comme elle le confiait à franceinfo : sport en décembre.
Cet été, son attente jusqu’au dernier jour de compétition, où sa finale était une nouvelle fois programmée, a été mieux négociée. « J’ai suivi tout ça de loin, je suis resté concentré sur mon objectif. Cela peut paraître égoïste car je n’étais pas dans les stades, sur le terrain directement, mais je n’étais jamais très loin, et je ne regrette pas du tout de m’être mis dans ma bulle »elle a apprécié, même si elle avoue que parfois elle « j’ai trouvé le temps long ».
Après ce dénouement heureux, elle ramènera au village olympique le dernier bibelot tricolore, neuf jours après le premier de son amie Marie Patouillet. Et cela, selon elle, « Cela vaut tout l’or du monde ».