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Un éleveur de moutons des Hautes-Alpes démuni face à la fièvre catarrhale

Alors que les cas de fièvre catarrhale se multiplient en France, Marianna Briançon, éleveuse à Veynes dans les Hautes-Alpes, fait face au virus. Dans son troupeau de 200 animaux, au moins 11 brebis sont contaminées.

Le calme et le silence. C’est ce qui frappe quand on arrive sur les hauteurs de Veynes, dans le petit hameau de Glaise. D’habitude, ici, on entend le bêlement des moutons qui profitent de la fin de l’été. « On a pris une décision radicale », explique Marianna à BFM DICI.

Avec son père Vincent, ils ont décidé de faire rentrer tous les animaux dans la bergerie pour les protéger. Ce n’est pas du loup qu’ils ont peur mais du moucheron responsable de la fièvre catarrhale (BT). « On nous a dit qu’il rentre moins souvent à l’intérieur », explique Marianna.

Partout en France, de nombreux élevages sont contaminés, et dans les Hautes-Alpes quelques cas de FCO ont également été signalés. L’élevage de Marianna a été particulièrement touché.

Peu de remèdes efficaces

Après la mort d’un premier mouton il y a dix jours, ce fut le tournant. Dans son troupeau de 200 bêtes, au moins 11 moutons sont contaminés. « Je fais tout pour les sauver », explique Marianna avec une pointe d’émotion dans la voix. Son quotidien depuis : surveiller, soigner, et espérer.

« Je leur donne un anti-inflammatoire prescrit par mon vétérinaire, je fais de l’homéopathie et je fais aussi de l’aromathérapie. »

Chaque matin, elle vérifie l’état de ses petits protégés un à un, leur mouche pour les aider à mieux respirer et les masse avec des huiles essentielles.

Un des moutons de Marianna Briançon en isolement après avoir contracté la fièvre catarrhale
Un des moutons de Marianna Briançon en isolement après avoir contracté la fièvre catarrhale © BFM Dici

Un enjeu économique

Cette épidémie brutale est particulièrement bouleversante pour cette jeune éleveuse. « Maintenant, nos moutons meurent littéralement, et nous sommes impuissants », souligne-t-elle. Et en plus d’un impact émotionnel important, c’est aussi un enjeu économique pour cette petite exploitation.

« Nous n’avions pas prévu d’acheter d’autres animaux cette année, nous allons devoir le faire. Nous sommes payés avec les agneaux, donc une brebis qui meurt est une brebis qui ne produira pas d’agneau, donc économiquement cela aura un impact important », explique-t-elle.

Jusqu’à présent, aucune aide économique n’a été annoncée et il n’existe aucun remède contre cette maladie. Le vaccin n’est efficace qu’à titre préventif et pendant 40 jours après l’injection. Les éleveurs doivent donc attendre que le virus cesse de circuler ou que les troupeaux soient immunisés.

Camille Uginet avec Florent Bascoul

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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